La 36ème édition du fameux “Calendrier Pirelli” 2009 met cette année le Kenya (et l’Afrique de l’Est) à l’honneur.

En effet, la personne chargé de composer le calendrier n’est plus ni moins que Peter Beard, un célèbre photographe amoureux du Kenya.

Les photos pour le calendrier n’ont pas été prises au Kenya mais au Botswana et le calendrier compte au total 56 planches. Officiellement lancé le 20 novembre dernier dans une ancienne gare de chemin de fer à Berlin, ce calendrier n’est pas en vente mais offert à une poignée de gens importants, donc pas moi.

Voici quelques-unes des planches que l’on peut voir dans le calendrier.

Peter Beard est arrivé au Kenya en 1955.  Et l’on peut très vite remarquer (après le succès de son fameux livre “End of the Game” qui comporte un florilège de photos de carcasses d’éléphants) que Peter Beard est d’un naturel pessimiste.  La preuve, il dit ceci sur son site Internet :

Lorsque je suis arrivé au Kenya en août 1955, je n’aurais jamais imaginé ce qui allait se passer.  Le Kenya comptait environ 5 millions d’habitants, avec près de 100 tribus dispersées dans cette grande étendue sauvage.  […]  C’était authentique, si énorme que cela paraissait intarissable.

Tout le monde était d’avis que c’était trop beau pour être détruit.  De nos jours, le Kenya compte 30 millions de personnes, dans un pays aux ressources limitées et qui se réduisent dejour en jour […].

Cette belle période prend désormais fin.  Des millions d’années d’évolution ont été détruites en un clin d’oeil.

[…] le cannibalisme est englouti par le consumérisme, les flèches deviennent AK-47 et le colonialisme est remplacé par le pouvoir, le prestige et la corruption, même au sein de l’industrie de l’aide internationale. C’est la “Fin du Jeu” encore et encore.

Et quel sera la suite ?  Forte densité et tensions – aide et SIDA, des ordinateurs super puissants et des robots Nintendo, des maladies du coeur et des cancers, des liposuccions et rhinoplasties, des animaux domestiques digitalisés et jouets Tamaguchi nous font glisser petit à petit vers un monde nouveau.“

En tout cas, Peter Beard a vu vrai car Nairobi (et le Kenya) a vraiment changé.  Les gens sont désormais (comme partout ailleurs) accoutumés au consumérisme, à loi du marché (privatisation et libre marché), au marketing et leurs affiches publicitaires et spots télévisés… Les petits kiosques locaux sont remplacés par des grandes surfaces (Nakumatt) où l’on trouve 20 marques de yaourts différents et des galeries marchandes comme à Babylone.

Enfin, pour faire court et pour ceux qui ne connaissent pas, Peter Beard a résidé très longtemps au Kenya…  Il y a même acheté un ranch (Hog Ranch) près de la maison de Karen Blixen en face des collines Ngong.  L’Afrique l’a énormément inspiré et l’on retrouve le Kenya dans presque tous ses travaux;  et ses exhibitions étaient souvent ornementées de carcasses d’éléphants, de carnets de voyage brûlés, d’animaux empaillés, d’objets africains…  Peter Beard a également collaboré avec des artistes connus tels que Andy Warhol, Andrew Wyeth, Richard Lindner, Terry Southern, Truman Capote, et Francis Bacon.  Pour en savoir peu plus, vous pouvez toujours lire l’article de Iannis Pledel

En tout cas, j’aime bien ses carnets de voyages, un amas d’images collées, gribouillées…

Crédits photos : Pirelli/Peter Beard; Peter Beard; Taschen/Peter Beard