Bizarement, cela plusieurs années que Wikileaks est lié au Kenya… Tout simplement parce que pendant que Julian Assange était caché en Islande, il aimait dire aux journalistes qu’il a passé plusieurs années au Kenya chez un(e) ami(e).

Un gros mensonge bien sûr… Certes, le Kenya a eu la visite des frères Arthur, d’El-Bashir et même peut-être le pays d’accueil de Félicien Kabuga (fugitif rwandais) mais Assange n’a jamais posé les pieds au Kenya !
 

Bon, la grande nouvelle de la journée, ca y est, les premières fuites de Nairobi sont disponibles sur Wikileaks (voir cette page mirroir)

Référence Sujet Classification Origine
08NAIROBI1363 Somalia — Ayrow’s Demise SECRET//NOFORN Embassy Nairobi
08NAIROBI2290 WHITHER M/V FAINA’S TANKS? SECRET//NOFORN Embassy Nairobi
09NAIROBI1057 SOMALIA – TFG PRIME MINISTER WORRIED ABOUT RIVAL SECRET Embassy Nairobi
09NAIROBI1801 SOMALIA – CODEL MARSHALL SCENESETTER: HOW SECRET Embassy Nairobi
09NAIROBI2497 Kenya responds to Sudan tank demarche SECRET//NOFORN Embassy Nairobi
10NAIROBI59 U.S. POLICY TO ADVANCE THE REFORM AGENDA CONFIDENTIAL Embassy Nairobi
10NAIROBI181 Chinese Engagement in Kenya SECRET//NOFORN Embassy Nairobi
06NAIROBI72 S) INTERNATIONAL DRUG TRAFFICKING RING ENJOYS SECRET Embassy Nairobi

Et ce n’est que le début car il y a plus de 1 000 documents concernant le Kenya… Les autres fuites devraient être publiées très prochainement.

Love & Hate
Avant tout, il faut se remettre dans le contexte pour se rendre de l’absurdité des relations entre les États-Unis et le Kenya…

En 2009, dans mon long article « Kenya – États-Unis, une histoire de Love and hate« , on y apprenait que les États-Unis faisaient pression sur le Gouvernement kényen en interdisant de séjour aux États-Unis 15 politiciens kényens; pressions pour le Kenya commence enfin à travailler sur une nouvelle constitution.

Et en juin 2010, peu après l’interview de Barack Obama sur une télévision kényenne et le discours de Joe Biden en visite à Nairobi, les États-Unis ont tout fait pour que le OUI sorte gagnant du référendum sur la nouvelle constitution, cette fois-ci en menaçant de punir les politiciens qui sont opposés à cette réforme.

Pas de doute, cette relation de Love & Hate perdure car il y a à peine trois semaines, les États-Unis ont de nouveau annoncé que quatre politiciens et un homme d’affaire étaient interdits de séjour aux États-Unis pour des histoires de trafic de drogues dures à Mombasa et Malindi…. Et encore une fois, merci à eux, aucun nom n’a été divulgué; laissant ainsi les kényens dans la perplexité totale.

Pour parler pour ne rien dire, autant cracher le morceau ??

Wikileaks crache le morceau avant tout le monde !!
Kibaki a demandé à ce qu’une enquête soit effectuée pour pouvoir rendre public les noms des politiciens qui s’enrichissent en trafiquant de la cocaïne et de l’héroïne…

Et quelques jours après, peu avant les premières fuites de Wikileaks, l’Ambassadeur des États-Unis au Kenya a rendu visite – la queue entre les jambes – au Président Mwai Kibaki pour s’excuser en avance de toutes révélations et informations qui seraient divulguées par Wikileaks.

C’est quand même comique, cette petite danse diplomatique !!! « Je dis mais je ne dis rien; je dis rien mais je m’excuse de ce qui pourrait être dit »
 

C’est Le Monde qui a écrit un article ce matin sur les barons de la drogue au Kenya car une fuite de Wikileaks nous apprend aujourd’hui que les États-Unis suivaient cette affaire de drogue depuis 2004, et l’article continue en disant que la situation ne s’est pas améliorée puisque même le système judiciaire est sous l’emprise des barons.

Les gangs internationaux de trafiquants de drogue bénéficient de l’impunité au Kenya.

Des preuves ont été enterrées

Il y a des raisons de s’inquiéter de ce que le gouvernement kenyan et/ou des responsables de la police soit protègent ceux qui sont impliqués, soit sont eux-mêmes impliqués dans le trafic de drogue. »

Pour les curieux, quelques noms sont ressortis grâce à Wikileaks, dont celui d’un député.

Among them: four brothers of (known thug and rich-far-beyond-visible-means)
Juja MP William Kabogo, who is also owner of a port container transshipment company.

Mais malheureusement, je vais devoir me taire car, même Kumekucha a reçu des menaces de mort après avoir essayé de découvrir la vérité. Ca pue grave !!

Les autres fuites !!
Oh, je ne vais pas m’attarder là-dessus car il y aura plein d’articles de presse sur ce sujet et puis les articles politiques sont long et pénibles à lire, alors autant faire court. En gros:

  • La corruption au Kenya va faire plonger le pays vers de plus grandes violences en décembre 2012 (date de la prochaine élection)
  • Les États-Unis surveille de près l’invasion de l’Afrique par la Chine ainsi que les méthodes peu diplomatiques utilisées par la Chine – fourniture d’armement au Kenya et de services pour soutenir la position du Kenya face au problème somalien, travaille avec le service secret kényen, corruption à grande échelle, fourniture de pot-de-vin pour obtenir certains marchés, contrebande ivoire, etc….

http://www.lemonde.fr/international/article/2010/12/08/wikileaks-la-chine-en-afrique-une-menace-pour-les-interets-americains_1450871_3210.html

http://www.guardian.co.uk/world/2010/dec/08/wikileaks-cables-kenya-violence-china

http://www.capitalfm.co.ke/news/Kenyanews/WikiLeaks-cable-slams-Kibaki-and-Raila.html

http://www.capitalfm.co.ke/news/Kenyanews/WikiLeaks-reveals-China%92s-support-for-Kenya-intelligence.html

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