Beaucoup vous diront que les moeurs se libèrent dans le pays (du moins dans la capitale, disons)…

On y reviendra très prochainement, si j’arrive à finir l’article, avec quelques exemples…
Rassurez-vous,  c’est pas encore la révolution sexuelle 

… mais malheureusement, on ne change pas une société en si peu de temps…

Fin 2010, deux évènements ont montré que la société kényenne, qui aime pourtant suivre le modèle américain hip-hop (comprendre ici femmes plastifiées mini jupées assises sur une pimped voiture à écouter un plouc à casquette qui chante en pointant du doigt) reste au fond d’elle-même une société hypocrite qui fait tout en cachette pour ne pas rougir devant le pasteur le dimanche à l’église et ne pas blesser leur Dieu surpuissant !

Incarcérer les gays !!
Le premier était bien sur le discours de Raila Odinga à Kibera, fin novembre 2010

Raila: Bon, maintenant, vous les jeunes garçons, c’est quoi cette histoire de fou ? Vous savez qu’il y a plein de femmes, et pourtant vous allez chercher des hommes. Ce n’est pas de la folie ça ?

Foule: Eeeh!

Raila: Eh?

Foule: Eeeh! Oui!

Raila: Et vous les filles, quelle est la chose qui vous perturbe ? Au lieu de chercher un petit ami, vous allez voir chez vos amies les filles ? Est-ce que c’est normal ?

Foule: La!

Raila: Est-ce que c’est normal ??

Foule: La! Non!

Raila: On a dit que lorsque l’on trouve un homosexuel, on l’arrête et on le met en prison, n’est-ce pas ?

Foule: Oui !

Raila: Sasa wewe kijana, una wazimu kiasi gani? Unawacha hawa wanawake wengi, unakwenda kutafuta mwanamume mwenzako. Si hiyo ni wazimu hiyo?

Crowd: Eeeh!

Raila: Eh?

Crowd: Eeeh!Ndio!

Raila: Na msichana, wewe, kitu gani kinakusumbua wewe? Badala ya kupata mvulana hapa, unatafuta msichana mwenzako? Hii ni ungwana?

Crowd: La!

Raila: Hii ni ungwana?

Crowd: La! Hapana!

Raila: Tulisema tukipata mwanaume anamlawiti mwenzake, tunamshika tunaweka ndani. Sio?

Crowd: Ndio!



Ce discours de Raila Odinga vient quelques mois après que Esther Murugi, Ministre du genre et de l’enfance, a lancé un appel à la population kényenne afin qu’ils reconnaissent et acceptent la population homosexuelle.

Puis, Odinga s’est corrigé en disant ceci:

C’est du pur mensonge. Je parlais de la propagande utilisée par certains pendant le projet de constitution, disant qu’une loi autoriserait les hôpitaux à avoir des chambres réservées pour l’avortement et que les mariages homosexuels seraient légalisés.

Je n’ai pas dit que la police devait arrêter les homosexuels. J’ai juste dit que les jeunes commettraient un crime en se mariant avec une personne du même sexe.

Donc, pas de chasse aux sorcières officielles… Juste un avertissement pour les jeunes afin qu’ils sachent ce qui est légal et ce qui ne l’est pas !!! Mais de toute façon, ceux pris à l’acte feraient mieux d’appeler la police au plus vite, car c’est souvent la police, une fois arrivée sur les lieux, qui les sauvent du lynchage public !

Pour les touristes homosexuel, attention aux arnaques… On vous drague, puis direction chambre d’hôtel pour nuit romantique et le lendemain (ou le soir même), la police est à votre porte… Bien sûr, tout va s’arranger très vite après avoir payé un gros pot-de-vin – dont une petite commission ira à votre prince(sse) charmant(e) du soir. Donc, méfiance !!

Voilà, je n’en dirai pas plus car tout ai déjà dit beaucoup avant…

Ah si !! La propagande politico-chrétienne !! En Ouganda, vous ne le saviez peut-être pas, Museveni voulait rendre l’homosexualité condamnable à la peine de mort. Heureusement, il a cédé sous la pression du Gouvernement américain et des européens. De cette histoire est sortie une vidéo qui a eu un succès fou sur YouTube (+ de 4 millions de vue) puisqu’elle a été réutilisée/remashée à toutes les sauces !

Ci-dessous la vidéo originale, intitulée « Eat da poo poo« , est assez hilarante à vrai dire. Je vous laisse donc avec la propagande de Pasteur Martin Sempa, président du l’Equipe spéciale nationale contre l’homosexualité !

Attention, c’est un peu grossier et pour adulte seulement !!

Et ci-dessous, deux mashups qui vaut le détour (parmi des centaines)

En plus, notre Félix est en pleine phase pipi-caca et à chaque fois qu’on lui demande ce qu’il veut manger, sa réponse est bien sûr du « POO POO !! I want to eat poopoo !! »
 

Interdire les préservatifs au Kenya ??

Le 20 novembre dernier, le Pape Benoît XVI avait déclaré que l’utilisation du préservatif était acceptable, en cas de force majeure, pour se parer contre une infection du virus du SIDA.

Et bien, le 29 novembre, le Cardinal Njue fut le premier au monde à remettre officiellement en cause les déclarations du Pape…  Cardinal Njue est connu pour ses positions extrêmes – d’ailleurs il a souvent fait la couverture des journaux pour ses propos – et il est un grand ami à notre ancien Président Moi, un des plus croyants et pratiquants du Kenya, et donc un des plus opposés à la nouvelle constitution (concernant l’avortement en cas de force majeure, par exemple).

Alors, n’oubliez pas, la morale de ses deux histoires:

Sex is bad for society !!!

Et voici la déclaration du Cardinal Njue (reprise en copié-collé du site Eucharistie Misericor – version originale sur AllAfrica) (grassifié/boldifié par mes soins)

NOTE À PROPOS DES DÉCLARATIONS ATTRIBUÉES AU SAINT PÈRE EN CE QUI CONCERNE LE PRÉSERVATIF

Conférence des Évêques du Kenya

Nous avons pris connaissance de comptes-rendus récents de déclarations attribuées au Saint Père, faits par des médias locaux et internationaux, qui ont déformé les propos du pape Benoît XVI concernant la morale sexuelle et la lutte contre le virus HIV et le sida.

Tout d’abord nous voudrions dissiper les nuages et rendre clair pour tout le monde et pour les catholiques le point de vue de l’Église en ce qui concerne l’utilisation du préservatif, pour rendre la paix aux âmes et les guider comme il convient.

1. Nous répétons et nous réaffirmons que le point de vue de l’Église catholique en matière d’utilisation du préservatif – que ce soit comme moyen de contraception ou comme moyen d’affronter le grave problème du virus HIV et du sida – n’a pas changé et que cette utilisation reste comme toujours inacceptable.

2. Les comptes-rendus des médias ont, de manière incorrecte, cité le pape en sortant ses propos de leur contexte et ils ont banalisé les très délicates questions médicales, morales et pastorales que posent le virus HIV et le sida ainsi que l’accompagnement des personnes infectées ou malades, réduisant la discussion sur les exigences de la morale sexuelle à un simple commentaire sur les préservatifs.

3. Le livre en question, « Lumière du monde. Le pape, l’Église et les signes des temps. Un entretien avec Peter Seewald« , est le résultat d’une interview. Il n’a pas été écrit par le pape, même s’il exprime les idées de celui-ci, ses préoccupations et ses souffrances au cours de ces années, ses projets pastoraux et ses espoirs pour l’avenir.

4. Réduire « l’interview tout entière à une phrase sortie de son contexte et de l’ensemble de la pensée du pape Benoît XVI serait une offense à l’intelligence du pape et une manipulation gratuite de ses propos« .

5. Le pape n’a pas parlé spécifiquement de l’aspect moral de l’utilisation du préservatif, mais plus généralement « des grandes questions auxquelles est confrontée la théologie moderne, des divers événements politiques qui ont toujours marqué les relations entre les états et enfin des thèmes qui occupent souvent une bonne partie du débat public« .

6. Il est important d’expliquer que la moralité des actions humaines dépend toujours des intentions de l’individu. C’est notre manière d’utiliser les choses qui fait qu’une action est mauvaise ou bonne. L’utilisation des préservatifs est inacceptable parce qu’elle est souvent une manifestation extérieure de la mauvaise intention qui est à la base de l’action et une vision déformée de la sexualité.

7. L’Église et, en fait, le Saint Père réaffirment que « naturellement l’Église ne considère pas le préservatif comme la ‘solution authentique et morale’ au problème du sida« . Cette solution consiste plutôt en un véritable changement du cœur, ou une conversion, qui donnera à la sexualité sa valeur humaine et même surnaturelle. Nous avons besoin d’avoir une plus juste appréciation du don de la sexualité, qui nous humanise et qui, quand elle est appréciée à sa juste valeur, reste ouverte au plan de Dieu.

8. La situation à laquelle se réfèrent les médias, qui citent une interview accordée par le pape à un journaliste allemand, concerne le jugement du pape sur le parcours moral subjectif de personnes déjà impliquées dans des actes gravement immoraux en eux-mêmes, plus précisément des actes d’homosexualité et de prostitution masculine, heureusement tout à fait étrangers à notre société kényane. Il ne parle pas de la moralité de l’utilisation des préservatifs mais de quelque chose qui peut être vrai en ce qui concerne l’état d’esprit de ceux qui les utilisent. Si ces individus utilisent le préservatif pour éviter d’infecter autrui, ils peuvent finir par se rendre compte que les actes sexuels entre personnes du même sexe sont intrinsèquement nocifs parce qu’ils ne sont pas en accord avec la nature humaine. Cela n’excuse en rien l’utilisation du préservatif en elle-même.

9. Le Saint Père met en évidence un point important, à savoir que même ceux qui sont profondément enfoncés dans une vie immorale, peuvent progresser peu à peu vers une conversion et une acceptation des lois de Dieu. Ce cheminement peut comporter des étapes qui, en elles-mêmes, peuvent ne pas encore apporter une soumission totale à la loi de Dieu, mais plutôt une préparation à l’accepter. En tout cas, de tels actes restent encore coupables.

10. L’Église s’applique toujours à éloigner les gens des actes immoraux pour les diriger vers l’amour de Jésus, la vertu, la sainteté. Nous pouvons dire qu’il est clair que le Saint Père n’a pas voulu mettre en évidence les préservatifs, mais parler du progrès du sens moral, qui doit être un progrès vers Jésus. Cela s’applique aussi à ceux qui mènent encore des genres de vie gravement immoraux ; nous devrions nous efforcer de plus en plus de nous concentrer sur la moralité des actions humaines et de juger l’action des êtres humains plutôt que l’objet utilisé pour commettre une action immorale.

11. L’Église incite vivement ceux qui sont impliqués dans la prostitution ou dans d’autres actes ou modes de vie gravement immoraux à se convertir. Tout en comprenant les nombreuses raisons malheureuses qui amènent souvent à adopter ces modes de vie, elle ne les excuse pas et elle les considère comme moralement mauvais.

12. L’Église se préoccupe beaucoup de la vie, de la santé et du bien-être général de ceux qui se trouvent dans la difficile et douloureuse situation que créent l’infection par le virus HIV et le sida. En fait, l’ensemble des efforts et de la mobilisation de ressources réalisés par l’Église catholique, seule ou en partenariat avec d’autres, visera toujours à rechercher des solutions humaines et libératrices à cette pandémie.

13. Le problème va bien au-delà du seul débat relatif au préservatif. Il s’agit plutôt d’une profonde guérison intérieure, qui donne de l’espoir aux gens et les aide à redécouvrir la simplicité et la radicalité de l’Évangile et du christianisme comme moyen de donner et de rendre l’espoir à ceux qui sont infectés et à ceux qui sont malades.

L’Église réaffirme qu’elle s’engage à continuer d’inciter tout le monde à se battre pour mener des vies vertueuses, ce qui implique toujours de grands sacrifices, pour le « royaume de Dieu« . L’Église réaffirme sa solidarité avec tous ceux qui souffrent à cause du virus HIV et du sida. Il y a beaucoup de façons d’affronter cette situation. L’Église croit par-dessus tout au pouvoir de la Grâce et à la force que donne Dieu, pour réagir positivement aux défis que présente cette nouvelle situation, et elle marche pleine d’espérance avec toute la famille de Dieu vers notre patrie céleste.

Nous exprimons nos sentiments de préoccupation et de solidarité envers ces personnes qui sont nos frères et nos sœurs et nous les bénissons.

Nairobi, le 29 novembre 2010

Et mon commentaire tiré d’un autre blog qui parlait du SIDA

Au lieu de l’ABCD (Abstinence, Be Aware, Condom, Depistage), je verrai plus un DCBA !

Rappelons que l’abultère est monnaie courante au Kenya, ainsi que les viols et également abus sexuels sur mineurs (pour la plupart des professeurs ou gens de l’Eglise).

Je finis en remerciant l’Eglise pour continuellement faire souffrir tant de gens en Afrique et en laisser tant d’autres mourir, tout cela pour le prix de leur idéologie. Mais, heureusement, il y a toujours de l’espoir puisque les personnes de l’Eglise savent que c’est en allant à l’Eglise que l’on guérit du SIDA.

AMEN

 

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