« Le sexe autour du mondeGukuna » et  « Kunyaza » sont deux mots de la langue kinyarwanda*

Je suis tombé sur ces mots après avoir lu un article sur Jeune Afrique concernant une nouvelle série documentaire intitulée « Le sexe autour du monde« ** et diffusée sur TV5 à partir de janvier 2011.

Le premier, « gukuna« , veut dire « allonger«  tandis que le deuxième, « kunyaza« , peut se traduire par « faire uriner quelqu’un« .

Rien qu’à entendre la définition du dernier mot, on comprend pourquoi cet article est tagué NSFW ! Donc, les enfants, il n’y a rien à voir ici !!

 

Euh !! Cela passe sur TV5 Canada bien sûr, pas TV5 Monde et encore moins sur TV5 Afrique !!

 

Le 12 janvier a été diffusée (le temps passe vite) l’émission sur le Rwanda… Et sur le site Internet de l’émission, on peut lire ceci:

[…] Les campagnes d’éducation sexuelle mises en place pour en contrer la propagation ont fait évoluer les mentalités et changer les comportements.

Tranquillement, les rwandais surmontent leur pudeur naturelle et acceptent d’aborder certaines questions liées à la sexualité, dont celle de la contraception, sujet d’autant plus pertinent que le pays est le plus densément peuplé d’Afrique.

Cette récente ouverture à parler de sexe est aussi riche d’enseignements pour les Occidentaux que nous sommes, qui découvrent dès lors des coutumes aussi fascinantes que méconnues. […]

Le sexe autour du monde au RwandaC’est donc dans cette émission que l’on parle du « gukuna » et du « kunyaza« , deux pratiques inusitées dans les sociétés occidentales… 

Le « gukuna imishino » !

À traduire par « allonger les lèvres« … et comprendre étirement des petites lèvres de la vulve, une pratique répandue assez répandue dans la région qui augmenterait la sensation de plaisir chez la femme et l’homme (plus de friction, plus de sécrétion, etc.), ce qui favoriserait ainsi la fécondité et renforcerait le statut social de la femme qui enfante.

Le reportage au Rwanda nous apprend que cette pratique est courante dans la communauté et elle est inculquée aux jeunes filles dès l’âge de 13 ans… La tradition est tellement implantée que les femmes qui ne s’y conforment pas font honte à leur mère !

Et pourtant, cette pratique présentée comme inoffensive dans ce reportage est classée comme « une des formes les moins communes de mutilation génitales féminines (constituant le type 4 de la classification de l’OMS [WHO 1996]) » d’après ce document de la CNRS; mais elle est néanmoins en régression avec l’urbanisation et reste populaire dans la diaspora. Le document de la CNRS nous explique le rituel et cela correspond bien à ce que l’on voit sur la vidéo :

« consiste en pré-rite, lorsque l’opératrice […] désignée pour instruire sa nièce dans la manipulation appropriée de ses parties génitales, […] la première intervention [étant] la plus douloureuse lorsque la tante paternelle procède aux premières manipulations […]; et une application de phases d’enseignements se prolongeant sur plusieurs années, pendant lesquelles la jeune fille pratiquera des auto-manipulations […] jusqu’à ce que les petites lèvres aient atteint le développement approprié de dix centimètres ou plus. »

L’histoire du gukuna…
Cette histoire de « gukuna » est peut-être nouvelle pour vous et pourtant à la fin du XVIIe et tout au long du XVIIIe siècle, les histoires des femmes africaines à longues lèvres – appelé aussi « tablier charnu » ou « tablier hottentote » (hottentote étant le nom colonial et dénigrant donné aux peuples bochimans) – a fait le tour de l’Europe."Gukuna" sur Wikipedia - Fausse représentation Le terme « tablier » était utilisé car les premières descriptions parlaient non pas d’une paire de lèvres, mais d’une seule et unique lèvre pendant de l’abdomen jusqu’à l’entrejambe (voir la photo à gauche) – tel un tablier – ce que beaucoup trouvaient invraisemblable.

Et c’est pourquoi, en 1771, le Capitaine James Cook s’arrête au Cap (Afrique du Sud) pour se pencher sur ce qu’il appelle « une des plus importantes questions à résoudre pour les naturalistes: à savoir si les femmes de ce pays ont un volet ou tablier charnu« .  Dans son récit de voyage, James Cook dit ceci :

Nous étions désireux de résoudre une des plus importantes questions pour les naturalistes: à savoir si les femmes de ce pays ont un volet ou un tablier charnu, connu sous le nom latin de Sinus pudoris, et voici ce que j’ai appris. Beaucoup d’Hollandais et de Malais ayant reçu des faveurs de femmes Hottento ont nié ce fait mais un médecin a déclaré avoir guéri plusieurs centaines de maladies vénériennes et a toujours constaté pas un mais deux appendices charnus […] en apparence assez semblable aux trayons d’une vache, mais plat; il affirme qu’elles pendaient […] de différentes longueurs dans certains pas plus de la moitié d’un pouce dans d’autres trois ou quatre pouces mais affirmer qu’elles pendaient de la partie inférieur de l’abdomen tel un tablier est une exagération.

La pauvre Mme Baartman…
La Vénus hottentoteMais la fascination occidentale pour la femme voluptueuse africaine n’a jamais cessé. En 1810, Sarah Baartman, une esclave âgée de 20 ans, a été envoyée en Angleterre pour participer à une exposition qui la rendrait très célèbre et riche mais elle a été en réalité enfermée dans une cage à Piccadilly Circus à la vue des passants qui payaient quelques shillings pour assister au « Freak Show« .

Rachetée par un français au début 1815, Sarah – alors plus connu sous le surnom de « Hottentot Venus » – travailla pour un montreur d’animaux à Paris et devint vite la curiosité des scientifiques. À la demande d’Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, Saartjie Baartman est soumise de son vivant, en mars 1815, à l’examen d’un groupe de savants et de peintres.

On peut voir le passage de cette inspection « scientifique » en vidéo dans le dernier film de Abdellatif Kechiche, la « Vénus noire » (sorti en France en octobre 2010), qui retrace la vie de la « Vénus hottentote« .

Parmi ces savants, Georges Cuvier, fondateur de l’anatomie comparée, note :

On put vérifier alors qGravure - Les curieux avec la Vénus hottentoteue la protubérance de ses fesses n’était nullement musculeuse mais que ce devait être une masse de consistance élastique et tremblante placée immédiatement sous la peau Elle vibrait en quelque sorte à tous les mouvements que faisait cette femme et on s’aperçut qu’il s’y formait aisément des excariations dont il était resté de nombreuses cicatrices.

Les seins qu’elle avait coutume de relever et de serrer par le moyen de son vêtement, abandonnés à eux-mêmes, montrèrent leurs grosses masses pendantes, terminées obliquement par une aréole noirâtre, large de plus de quatre pouces, creusée de rides rayonnantes, et vers le milieu de laquelle était un mamelon aplati et oblitéré au point d’être presque invisible. La couleur générale de sa peau était d’un brun jaunâtre, presque aussi foncée que celle de son visage. Elle n’avait d’autres poils que quelques flocons très courts d’une laine semblable à celle de sa tête, clairsemés sur son pubis.

Mais à cette première inspection, l’on ne s’aperçut point de la particularité la plus remarquable de son organisation; elle tint son tablier soigneusement caché, soit entre ses cuisses, soit plus profondément, et ce n’est qu’après sa mort qu’on a su qu’elle le possédait.

Personne n’a pu donc vérifier de son vivant si la Hottentot Venus possédait une élongation des lèvres internes, même pas Georges Cuvier.

C’est pourquoi, quelques jours après sa mort, le 1er janvier 1816, le corps de Sarah Baartman est amené au Musée d’histoires naturelles de Paris pour une autopsie.

Les premières recherches durent avoir pour objet cet appendice extraordinaire dont la nature a fait disait-on un attribut spécial de sa race.

Sarah Baartman - Venus hottentotePuis une deuxième autopsie fut effectuée en 1817 par Georges Cuvier lui-même publiée sous le nom « Observations faites sur le cadavre d’une femme connue à Paris et à Londres sous le nom de Vénus hottentote« ; autopsie dans laquelle Cuvier ne cesse de comparer la morphologie de Sarah avec celle de la femme blanche pour convenir, avec les autres scientifiques qui défendaient la thèse de la supériorité de la race blanche, que « les races à crâne déprimé et comprimé sont condamnées à une éternelle infériorité« .

Donc, après deux longues pages sur ces appendices, Cuvier arrive à une conclusion sur l’élongation des lèvres et finit par un cours d’histoire:

Il doit être manifeste pour quiconque lira cette description, et mieux encore pour quiconque voudra comparer ces parties avec leurs analogues dans les femmes européennes, que les deux lobes charnus qui forment le tablier se composent dans le haut du prépuce et de la sommité des nymphes et que tout le reste de leur longueur ne consiste qu’en un développement des nymphes seules.

[…]

On sait que le développement des nymphes varie beaucoup en Europe; qu »il devient en général plus considérable dans les pays chauds; que des négresses des abyssines en sont incommodées au point d être obligées de se détruire ces parties par le fer et par le feu. On fait même d’avance cette opération à toutes les jeunes filles d’Abyssinie au même âge où l’on circoncit les garçons.

Les Jésuites portugais qui dans le 16e siècle convertirent au catholicisme le roi d’Abyssinie et une partie de son peuple se crurent d’abord obligés de proscrire cette pratique qu’ils croyaient tenir à l’ancien judaïsme de cette nation; mais il arriva que les filles catholiques ne trouvèrent plus de maris, parce que les hommes ne pouvaient se faire à une difformité dégoûtante. Le collège de la Propagande envoya un chirurgien sur les lieux pour vérifier le fait et sur son rapport le rétablissement de l’ancienne coutume fut autorisé par le Pape.

Venus à ParisPour finir l’histoire de la « Vénus hottentote« , son corps n’a pas cessé d’être offert aux regards et à la curiosité des français. Son moulage et son squelette ont été exposé au Muséum, puis au Musée d’ethnographie du palais du Trocadéro, et enfin dans les salles d’anthropologie du musée de l’Homme, construit en 1937. Il a fallu attendre les années 70 pour que son moulage et squelette soient retirés des musées. En mars 1994, le plâtre brun de Saartjie Baartman sera exhibé une dernière fois au musée d’Orsay, comme spécimen de « la sculpture ethnographique au XIXe siècle ».

Et en mars 2002, le Sénat a même du débattre sur le cas de Sarah Baartman après la réception d’une demande officielle écrite par Nelson Mandela lui-même à l’État français pour la restitution de la dépouille mortelle de Saartjie Baartman. On apprend en lisant les débats du Sénat, qu’en 202, le Muséum possédait toujours la statue en plâtre coloriée de la Vénus hottentote, son squelette, son portrait à l’huile, son encéphale conservé en bocal, ses organes génitaux et son moulage en cire des organes génitaux.

Retour en Afrique du Sud pour BaartmanLe Sénat a donc approuvé le retrait de la Vénus des collections du Musée d’histoires naturelles et a autorisé la restitution de la dépouille en Afrique du Sud; Sarah a été enterré dans son village natal en août 2002.

Quelle histoire, je ne pensais pas qu’un simple reportage sur la sexualité au Rwanda m’amènerait à écrire un si long article !!! 

Bon, l’histoire est finie ??? Pas tout à fait !!
Parce que l’on ne sait toujours pas si l’hypertrophie naturelle chez les femmes africaines est une réalité ou un mythe..

Du jésuite portugais au XXIe siècle à Mme Mauroy au XXIe siècle
Et bien, il a fallut attendre 2009 pour avoir la réponse d’un spécialiste !!

Après que Mme Mauroy, urologue au Centre hospitalier St Philibert de Lomme (mais aussi politicienne sous l’UMP et nièce de l’ancien Premier ministrese rendre complice de mutilations sexuelles«  socialiste Pierre Mauroy) ait attaqué en justice un journaliste du Charlie Hebdo qui l’avait accusé de  » en légitimant « par maladresse ou en toute lucidité » l’ablation des clitoris prétendument hypertrophiés.

Mme Mauroy avait écrit ceci, en 2004, dans la revue Vulve:

[…] repli, peu développé chez les occidentales est beaucoup plus long chez certaines asiatiques ou africaines, ce qui fait procéder à une circoncision (chez les abyssins notamment)

Et bien ?? Et bien ?? Elle n’a fait que reprendre les propos de Cuvier tenu lors de l’autopsie de Saraah Baartman, qui reprenait un texte du XXIe sièle de l’Église catholique.

Sur quoi, son compère, Gérard Zwang, a répondu:

Lisant dans le Dictionnaire de la sexualité (éditions l’Esprit du temps) auquel nous avons collaboré, l’article Vulve que vous avez signé, je me suis grandement étonné de certaines descriptions, sous la plume d’un professeur d’anatomie, de surcroît femme, et dans un ouvrage se voulant à la pointe du progrès scientifique.

Je vous cite mes principales causes de « sursaut » :

– la fourchette n’a jamais uni les grandes lèvres, mais les nymphes, par leur extrémité postérieure : pour former le pli commissural de Jayle. […].

– « l’érection des petites lèvres » à ma connaissance n’a aucun support physiologique, ce qui ne les empêche pas de gonfler au cours du stade en plateau; de même les mamelons ne possèdent-ils aucun appareil érectile […]

– pourquoi citer le déplorable Sabatier […].

le prépuce du clitoris des abyssines, pas plus que celui des Turques, Bambaras, Malinkés ou Asiatiques ne souffre d’aucune « hypertrophie ethnique » légitimant un « retranchement » qui n’est en fait qu’une excision clitoridienne complète; suivie de la salutaire infibulation, triomphe de « l’intégration symbolique » au groupe ethno-culturel. Cette fable d’anatomie-fiction sert d’excuse aux coupeuses de filles. Les premiers « explorateurs des pays chauds » ont gobé ces inepties, qu’Ambroise Paré et Voltaire ont avalées à leur tour… Il y a quelques siècles. Alors qu’ils n’avaient jamais vu de près la moindre Abyssine ou Turque adulte, et surtout porteuse de son clitoris natif, amputé dès l’enfance. Évidemment les tout dévoués « ethno-psychologues » du style de l’abominable Ehrlich, toujours prêts à venir défendre les plus ignobles mutilatrices, du moment qu’ils peuvent pérorer dans les prétoires, se font l’écho de ces billevesées. Mon Atlas du sexe de la femme (la Musardine, 2001) pourra vous montrer, sur ses 150 photos, des prépuces clitoridiens de toutes les couleurs, mais de conformation rigoureusement identique chez les Européennes, Africaines ou Asiatiques.

Qu’une anatomiste du XXIe siècle cautionne ces racontars « hors d’âge » et donc la légitimation de la « rectification clitoridienne » de millions de fillettes massacrées, m’a profondément choqué.

Il reste à souhaiter qu’une deuxième édition, après le gros succès de ‘ouvrage permette de remettre les pendules à l’heure…

Avec mes sentiments confraternels.

Madame,

Et comme nous l’explique si bien cet article sur le procès de Mme Mauroy, cette dernière n’a fait que plagier grossièrement un mauvais texte écrit il y a des années… Une phrase indéfendable qui existe depuis des centaines d’années…

Alors, mythe ou réalité !!!
Gérard Zwang est affirmatif: l’hypertrophie naturelle des lèvres internes chez les femmes africaines n’est qu’un mythe ! C’est un fable des coupeuses de filles car cette hypertrophie ethnique sert à légitimer un « retranchement » qui n’est en fait qu’une excision ! !

Par contre, oui, certaines personnes, comme les rwandaises, pratiquent vraiment l’art du « gukuna » !!

Le Gukuna, une MGF ou pas ??
Mais il y a toujours une question qui reste en suspend ! Est-ce que le gukuna peut-être considéré comme une mutilation génitale ou pas ??

Les rwandaises disent que cette hypertrophie est une bonne chose pour le couple et qu’elle est favorisée par des manipulations… alors que les anciens textes montrent que ces hypertrophies ne sont qu’un prétexte pour  favoriser une excision ou coupure car elle ne plaisait pas aux hommes… et Dr Zwang sous-tendrait que ce rite fairait parmi d’un large évantail d’autres rites profitables aux coupeuses, rites qui finissent pour la plupart par la pratique d’autres interventions chirurgicales effectuées par des praticiennes traditionnelles, telles que l’excision ou la circoncision, sans raison médicale particulière.

Alors, le gukuna, est-ce vraiment inoffensif et bénéfique pour le bien-être du couple ?? Ou est-ce plutôt une mutilation génitale féminine « légère » qui cacherait en réalité d’autres mutilations génitales plus sévères ???

Y a-t-il un(e) rwandais(e) dans la salle ???

Le « kunyaza » du « rugongo » !!
Une autre pratique qu’apprécient particulièrement les rwandais : en position assise avec sa partenaire, l’homme lui tapote le sexe avec son pénis. L’émission nous dit, en termes assez crus, ceci:

L’éjaculation féminine étant si abondante au terme d’une telle pratique qu’on les surnomme les femmes fontaines. Et devinez quoi : les amants ont intérêt à installer un tapis sur le lit pour éviter de le tremper!

« Comme l’équivalent de notre tapis sauve-pantalons! » s’exclame Philippe Desrosiers, incrédule.

Enfin, le reportage nous apprend que la priorité pour un homme rwandais est de satisfaire sa partenaire, ce que bien des femmes d’autres pays d’Afrique doivent envier aux rwandaises.

Si vous voulez connaître tous les détails de cette technique, lisez cette article sur CultureFemme qui parle du livre du Dr Nsekuye Bizimana : « Le secret de l’amour à l’Africaine : La caresse magique que tout homme devrait connaître »

——————–

* Une langue d’origine bantu parlée par plus de 12 millions de personnes au Rwanda mais aussi en Ouganda et en RDC et proche du kiswahili…

** L’émission « Le Sexe autour du monde » a propre en Flash qui est très bien fait, sa son site Internet, sa page Facebook (avec vidéos intégrées) et même son application Iphone (avec sondage et vidéos).

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Vos commentaires...    

Un commentaire sur “Gukuna et Kunyaza [NSFW] ou y a-t-il un rwandais dans la salle ???”

  1. 1Les avatars, c'est pas tres important, on attend un peu... Carole

       La revue Vulve  
    Bravo pour cet article … mes prochaines vacances au rwanda ?   

     

Toutes les photos de l'article...    

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