Bonjour à tous,

Bon au niveau créations, je bosse mais lentement et en secret car je fais un cadeau pour une jolie dame et je ne veux pas le montrer avant que celle-ci reçoive ledit cadeau…

Mais je vais vous raconter ce que j’ai fait ce week-end : j’ai été faire un tour au Bizarre Bazaar, l’un des marchés de Noël emblématiques de Nairobi.

Tous les ans, il y a trois marchés majeurs où des artisans vendent leurs « créations », (et des produits comme on verra plus tard) :

• le Bizarre Bazaar (mi novembre)
• le Christmas fair (début décembre)
• et le Soko Soko (en juin)…

Je me demande pourquoi je continue à visiter le Bizarre Bazaar (le « Bizbaz » comme on dit ici), car franchement il y a de l’abus….

Premièrement, toutes les choses mises en vente sont SUPER chères.  J’ai regardé un collier en corne, joli mais pas renversant : 18 000 ksh, ou autrement dit la jolie somme rondelette de 161 euros ! Gloups ! Une veste pas spécialement « canon » velours ras et doublure kanga : 448 euros ! Rhaaaaaaa !!
 

Alors non seulement j’ai eu un choc quasiment fatal en entendant ces prix, mais en plus de ça je m’interroge : les gens n’ont pas honte de vendre du superflu, et d’acheter du superflu, à ces prix démoniaques alors que la majorité des kényens n’ont pas de quoi se payer les soins médicaux ? L’école pour leurs enfants ? à manger ???? Je n’ai aucune envie de faire ressortir la culpabilité pour les gens qui se font plaisir en s’offrant des choses sympas, mais quand-même il me semble qu’il y a une limite à la décence, non ???

Bref, je trouve ces pratiques de prix absolument abjects… quand je pense tout ce qu’on pourrait faire avec l’argent que coûte une veste…
 

Ensuite, il faut voir la faune des vendeurs/euses : je crois qu’au niveau pétassomètre, tous les scores sont battus : même à 50 ans les femmes sont trop minces, ont la peau trop hâlée (et forcément ridée, les malignes va à se foutre sans arrêt au soleil) à force de ne rien faire et poser leurs fesses dans leur superbes villas à Lamu, et surtout habillées comme des clowns certes très « romantiques » mais quand-même.

Imaginez, avec une température avoisinant les + 30°C (et encore il doit faire beaucoup plus en plein cagnard) : un haut souvent en soie ou coton transparent brodé de perles, le minishort en jean (mais très cher sans doute), les BOTTES FOURREES UGG, oui oui, 30°C et ça met des bottes : à mon avis lors de l’enlevage des bottes au soir, ça doit être la fête olfactive … et puis : chapeau de cow-boy, colliers ethniques par kilos, éventuellement veston en mouton moumoute (je répète : 30 degrés !), bracelets qui font un cliquetis agaçant quand elles gesticulent (les hommes, c’est plus simple, ils sont en short / chemise / veste/ chapeau et chaussures safari, comme ça des fois qu’un rhino décide de visiter le Bizbaz, ils sont fin prêts !)

Tout ça serait limite rigolo si toutes ces personnes ne passaient pas leur temps à siroter du pinard dès 10H00 du matin, s’affaler sur les superbes coussins indiens qu’ils tentent de vendre au prix d’une année scolaire pour un ado kényen, discutailler toute la journée sur leurs maisons secondaires sur la côte… limite quand on rentre dans l’un des stands, on sent qu’on dérange… de toute façon elles doivent bien se douter qu’on achètera pas leurs merdes trop chères, non ???

Les mecs c’est plus simple, ils vendent des meubles énormissimes qui ne rentrent pas dans une maison de taille humaine, de l’équipement safari ou des amortisseurs de bagnole, autant dire que s’ils ont un client dans le week-end, c’est champagne pour tout le monde !
 

Et puis et puis, y ‘a quand-même aussi de l’abus au niveau des produits mis en vente : l’une se dit créatrice de mode (minimum 120 euros le haut) mais ce sont des modèles trouvables dans n’importe quel bouquin japonais : le seul « truc » c’est qu’elle importe du lin pour faire ses habits… en gros, c’est surtout une couturière (et encore à mon avis elle ne mets jamais son pied elle-même sur une pédale de MAC, à mon avis trop occupée à se faire des pédicures).

Il y a aussi (et surtout) ceux qui « importent » des affaires d’Inde / Chine etc : des tuniques (qu’ils revendent entre eux), des draps (à 180 euros), des lanternes en métal, des plats, des bijoux… Quand les « créations » sont fait main (par des employés hein, faut pas abuser !) il s’agit de copies de ce qu’ils voient dans les « elle déco » ou autres magasines hype… Bref très peu d’originalité (à la rigueur, y’a trois ou quatre stands qui font dans l’original et c’est tout à leur honneur) Il y en a même qui revendent trois fois le prix des produits du grand suédois qui finit par kéa…

Tout ça pour vous dire que ce fut comme chaque année pénible de progresser dans les ballots de paille qui délimitent le parcours du marché, qu’il faisait trooooop chaud et que même mes tongs en plastique (AH HORREUR même pas des Havanaias) étaient sur le point de fondre dans la paille, que je suis repartie en ayant dépensé que le prix d’entrée (faut payer pour ce safari au pays des KC « kenyan cowboys and girls »), que je suis sortie de chaque stand plus dégoûtée encore que du stand d’avant… près le ouikènde du 5-6 décembre, on fera un petit parallèle avec le Christmas Fair, qui d’habitude est beaucoup plus intéressant !  

Allez bonne semaine à vous !!!
PPrka