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Prenez deux problèmes récurrents au Kenya, ajoutez-y un groupe de jeunes chercheurs suédois et norvégiens, un nouveau projet, mélangez le tout et vous obtenez un produit qui fait d’une pierre en deux coups !!

C’est mieux et plus utile que l’ipad, c’est le Janipad

Le premier problème – la jacinthe d’eau!!
Janipad - Jacinthe d'eauLa jacinthe d’eau est une plante aquatique et tropicale de rivières provenant d’Amazonie et présente désormais partout en Afrique…

Présente partout en Afrique… car la jacinthe d’eau est une plante invasive: elle n’a pas de consommateurs naturels, elle a une croissance super rapide – une plante peut se multiplier en trois plantes en moins d’une semaine – et, par conséquent, elle modifie l’écosystème aquatique en réduisant au minimum l’oxygène dans l’eau et filtrant la luminosité.

Le lac Victoria est rempli de jacinthe d’eau… Certaines parties du lac sont entièrement recouvertes de cette plante, empêchant ainsi les habitants de profiter du bord du lac et obligeant les pêcheurs à aller de plus en plus loin.

Pendant des années, les chercheurs ont essayé de trouver des moyens pour anéantir cette plante invasive. Les techniques barbares (destruction mécanique ou à l’aide de produits chimiques) ont été abandonnées car tuer les plantes et les laisser pourrir dans le lac s’avère être encore plus néfaste.

La solution ultime est donc d’enlever la plante du lac afin de l’utilise en tant que matière première… Certains agriculteurs ont essayé de la broyer et de l’utiliser comme engrais mais comme la plante à un Ph très alcalin, le sol n’apprécie pas tout. D’autres, comme les artisans locaux, font des meubles avec des fibres issues des racines bouillies et séchées.

Le deuxième problème – le déconfort des menstruations !
Et oui, vous le ne saviez peut-être pas mais une majorité des filles scolarisées au Kenya ne vont pas à l’école lorsqu’elles ont leurs règles (870 000 enfants chaque mois)… Et parmi cette majorité, une minorité de filles, souvent très embarrassées, vont carrément arrêter d’aller à l’école.

Les raisons sont simples:

  • Premièrement, la serviette hygiénique est chère, donc les filles préfèrent éviter l’embarras en restant à la maison… tandis que les femmes adultes utilisent les systèmes-D comme des journaux, des serviettes en papier ou des bouts de tissu; malheureusement ces dernières méthodes favorisent les infections et ne sont pas saines.
  • Deuxièmement, le manque de toilettes dans les écoles… Et oui, la plupart des écoles n’ont pas d’eau courante, de toilettes et de poubelles adaptées, ce qui ne rend pas les choses faciles pour les filles.
  • Enfin, c’est un tabou… Parler des règles est un tabou au Kenya et certaines mères préfèrent garder leur(s) fille(s) dans l’ignorance et attendent le jour-J pour leur expliquer, ce qui peut être traumatisant.  Aussi, le père ne doit pas voir le sang de sa fille ni savoir qu’elle a ses règles… et la fille ne peut pas cuisiner pour le père pendant la période de menstruation, on appelle cela stigmatisation, non ? Enfin, l’utilisation du tampon n’est pas une option car les filles doivent être vierges le jour du mariage.

Janipad est arrivée !!

Janipad - Les têtes chercheusesC’est pourquoi cinq étudiants fraîchement diplômés – Marc Hoogendijk, Sophie Thornander, Karin Lidman, Kristin Tobiassen et Lars Marcus Vedeler – ont eu l’idée d’essayer de développer un produit unique, qui pourrait être commercialisé à grande échelle et à petit prix et améliorerait les conditions de vie de millions de femmes pauvres dans le monde.

Janipad est une serviette hygiénique réalisé à partir de pulpe de jacinthe d’eau… la pulpe de jacinthe d’eau est un produit naturel, biodégradable et trouvable localement et ayant une forte capacité d’absorption.

Bien sûr, ces étudiants ont gagné plusieurs prix grâce à leur projet/idée ainsi qu’un peu de financement pour mettre leur projet à plan.
Janipad - Chercheurs Janipad - Chercheurs
Pour l’instant, les étudiants sont retournés à Kisumu pour tester leur dernier prototype (ci-dessus) sur des groupes de filles scolarisées et vous pouvez les suivre sur leur blog

JanipadSi tout se passe bien, les serviettes devraient être mis en vente individuellement ou par paquet à un petit prix (environ 4 Kshs par serviette) !

Certaines parties du texte et toutes les photos courtesy de Janipad

Afrique et photos

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Nadia Ferroukhi et les femmes !
Née d’un père algérien et d’une mère tchèque, Nadia Ferroukhi a passé une enfance nomade, voyageant d’un pays à l’autre, au gré des affectations professionnelles de sa famille. C’est en 1999 qu’elle choisit la photographie pour fixer son regard sur le monde; depuis elle a travaillé pour de nombreux magazines et n’arrête pas de voyager.

Sa série sur le Kenya comprend plus d’une quarantaine de photos, toutes commentées par Nadia elle-même, et en musique SVP. Bref, à ne pas rater !!  En octobre 2007, Nadia est partie à Tumai – village près du Mont Kenya – pour le magazine GEO pour enquêter sur ce village de femmes, interdit aux hommes, composés de femmes Samburu et Turkana.

Nadia Ferroukhi - Les femmes de Tumai (Kenya)Nadia Ferroukhi - Les femmes de Tumai (Kenya) Nadia Ferroukhi - Les femmes de Tumai (Kenya) Nadia Ferroukhi - Les femmes de Tumai (Kenya) Nadia Ferroukhi - Les femmes de Tumai (Kenya) Nadia Ferroukhi - Les femmes de Tumai (Kenya) Nadia proposé 3 tirages photos sur son site, en vente en format A4; pour la petite somme de 40 euros. Tous les fonds sont directement reversés au village pour aider les femmes de ce village.

Eric Lafforgue
Cocorico !! Né en 1964 à Toulouse, Eric a toujours été fasciné par le voyage et a passé la plupart de son temps en Afrique, dont 10 ans à Djibouti, en Éthiopie et au Yémen à suivre les traces de Joseph Kessel.

Il a commencé la photographie très tard, en 2006, mais très vite les magazines et journaux ont commencé à utiliser des photos pour illustrer des articles parlant de la Corée du Nord, de la Papouasie, des tribus d’Éthiopie, etc.

Eric continue à passer la plupart de son temps à voyager dans le monde et sa liste de pays parcouru – comme le montre sa page Flickr –  est impressionnante, en privilégiant les endroits où les populations sont en danger ou les pays rarement visités.

Sur son site Internet, Eric propose deux galeries qui nous intéressent, une sur Lamu et une autre sur le Kenya.
Eric Lafforgue - Kenya Eric Lafforgue - Kenya Eric Lafforgue - Kenya Eric Lafforgue - Kenya Eric Lafforgue - Kenya Eric Lafforgue - Kenya Eric Lafforgue - Kenya Eric Lafforgue - Kenya Eric Lafforgue - Lamu Eric Lafforgue - Lamu Eric Lafforgue - Lamu Une photo signée à édition non limitée vous coûtera en 200 et 400 euros (200 euros pour 30 x 20 cm, 400 euros pour 60 x 40 cm) et une photo signée en édition limitée de 10 vous coûtera entre 800 et 3 000 euros (de 800 euros pour 30 x 20 cm à 3 000 euros pour 100 x 80 cm).

Mario Testino
Mario Testino est tout simplement un des photographes de mode et de célébrités les plus prisés au monde. Il a travaillé pour la plupart des magazines de mode (Vogue, Vanity Fair, etc.) et presque toutes les marques de mode (Burberry, Gucci, Versace, Calvin Klein, Dolce & Gabbana, Salvatore Ferragamo, Estee Lauder, Hugo Boss, Miu Miu, etc.).

Mario Testino - William et KateMais surtout, Testino était le photographe préférée de Diana et reste aujourd’hui le photographe favori de la famille royale. C’est lui qui a pris la photo d’engagement de Kate et William. Comme beaucoup de photographes de mode, Mario voyage souvent au Kenya pour photographier des modèles; ci-dessous sa dernière série « Ocean Colour Scene » pour Vogue UK de mars 2011.

Mario Testino - Kenya Mario Testino - Kenya Mario Testino - Kenya Mario Testino - Kenya Mario Testino - Kenya Mario Testino - Kenya Mario Testino - Kenya Mario Testino - Kenya Mario Testino - Kenya Mario Testino - Kenya Mario Testino - Kenya
Un photo signée de Mario Testino, édition de 120, 60 x 50 cm, coûte entre 4 000 et 6 000 euros !

Daily Dispatches
Daily Dispatches - Zone industrielle à NairobiDaily Dispatches, c’est fini !! Un projet photographique sur le Kenya (et plus particulièrement Nairobi) réalisé par un américain, Brendan Bannon; projet qui s’est terminé fin avril.  Vous pouvez voir la première série de photos sur mon article qui présentait le projet, et la fin de série sur Daily Dispatches.

Walther Collection
Walther CollectionWalther CollectionOuvert au public depuis peu, cette petite maison de la Fondation Walther vous invite à découvrir une large collection de photos africaines; vous y trouverez bien sûr des photos de Seydou Keita et de Samuel Fosso et vous y découvrirez deux artistes kényens, James Miruiki et Grace Ndiritu. Bref, à ne pas rater si vous voyager en Allemagne (Burlafingen).

La Walther Collection Walther Collection  - Grace Ndiritu Walther Collection - Grace Ndiritu Walther Collection - James Muriuki Walther Collection - James Muriuki Walther Collection - James Muriuki

La suite…. très prochainement…

« Le sexe autour du mondeGukuna » et  « Kunyaza » sont deux mots de la langue kinyarwanda*

Je suis tombé sur ces mots après avoir lu un article sur Jeune Afrique concernant une nouvelle série documentaire intitulée « Le sexe autour du monde« ** et diffusée sur TV5 à partir de janvier 2011.

Le premier, « gukuna« , veut dire « allonger«  tandis que le deuxième, « kunyaza« , peut se traduire par « faire uriner quelqu’un« .

Rien qu’à entendre la définition du dernier mot, on comprend pourquoi cet article est tagué NSFW ! Donc, les enfants, il n’y a rien à voir ici !!

 

Euh !! Cela passe sur TV5 Canada bien sûr, pas TV5 Monde et encore moins sur TV5 Afrique !!

 

Le 12 janvier a été diffusée (le temps passe vite) l’émission sur le Rwanda… Et sur le site Internet de l’émission, on peut lire ceci:

[…] Les campagnes d’éducation sexuelle mises en place pour en contrer la propagation ont fait évoluer les mentalités et changer les comportements.

Tranquillement, les rwandais surmontent leur pudeur naturelle et acceptent d’aborder certaines questions liées à la sexualité, dont celle de la contraception, sujet d’autant plus pertinent que le pays est le plus densément peuplé d’Afrique.

Cette récente ouverture à parler de sexe est aussi riche d’enseignements pour les Occidentaux que nous sommes, qui découvrent dès lors des coutumes aussi fascinantes que méconnues. […]

Le sexe autour du monde au RwandaC’est donc dans cette émission que l’on parle du « gukuna » et du « kunyaza« , deux pratiques inusitées dans les sociétés occidentales… 

Le « gukuna imishino » !

À traduire par « allonger les lèvres« … et comprendre étirement des petites lèvres de la vulve, une pratique répandue assez répandue dans la région qui augmenterait la sensation de plaisir chez la femme et l’homme (plus de friction, plus de sécrétion, etc.), ce qui favoriserait ainsi la fécondité et renforcerait le statut social de la femme qui enfante.

(suite…)

Vous vous souvenez de mon article précédent « Cachez-moi ce sein avec un parachute ! » dans lequel on y trouvait les photos de la dernière collection de Nike Kondakis qui confectionne à Nairobi des vêtements à partir de chutes de toiles de parachute !!

Je m’étais amusé en parlant de son projet pour éduquer les jeunes femmes Maasais que « au moins, les jeunes maasais auront déjà appris que montrer ses seins devant une caméra est un moyen occidental pour vendre des produits. »

Et bien, RafikiKenya nous apprend aujourd’hui que Nike est passée sous le scalpel du photoshop !! Et oui, plus aucun téton en vue !!

La raison derrière tout cela ??? Surement, parce qu’elle a beaucoup de clients américains (ou elle vise le marché américain) et aux États-Unis, les tétons sont strictement interdits sur Internet !!!!

D’ailleurs, si vous lisez cette page qui récapitule les lois de censure Internet dans le monde (en anglais); seuls les États-Unis mentionnent spécifiquement le terme « sein » dans le « Child Online Protection Act« :

[…] représente ou décrit, d’une manière manifestement offensive à l’égard des mineurs, un acte réel ou simulé sexuelle ou par contact sexuel, un acte réel ou simulé, normale ou pervertis sexuels, ou d’une exposition obscène des parties génitales ou des seins post-pubères chez la femme.

Bon, il n’y a rien d’offensif dans les photos de Kondakis mais c’est un principe de précaution, pour être certain que personne ne portera plainte contre son site Internet. Mais, on peut tout de même dire que c’est affreux à voir, non ? C’est pourquoi certains artistes comme Ron English préfèrent coller des Mickey Mouse.

Vraiment, parfois je ne comprends pas une société où les films/images d’ une personne se prenant une balle dans la tête (ou ayant un pistolet sur le crâne) est interdit aux moins de 13 ans alors qu’un autre film montrant quelques tétons post-pubères sera interdit aux moins de 16 ans !!!

Mais il y a bien pire, sur certain journaux Israeliens, on va carrément jusqu’à supprimer les femmes ou mettre des carrés noirs devant leur visage… Allez, on ressort du tiroir cet article « Cachez-moi ces femmes que le monde ne peut voir » !!!

Heureusement, en France, ce n’est pas encore le cas; on peut toujours entendre des gros mots et voir des seins nus à la télé !!!  D’ailleurs, souvent les invités américains s’y donnent à coeur joie en répétant « fuck fuck fuck » à tue-tête…. Et parfois, ceux sont les animateurs eux-mêmes qui en moins de 4 secondes arrivent à gêner les invités américains. Ici, les Pussycat Dolls surprises lorsque Lise Bourguoin sort en moins de 4 secondes une « blonde à forte poitrine«  de dessous le bureau…

Bien sur, c’était pour narguer Elie Semoun, fan de « blondes à grosses poitrines« …

Et dernièrement en France, on a même eu cela !! À la une de Libération !!!

 Vous êtes choqués par cet article ! Trop de seins pour vos yeux !!
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Une amie sur Facebook a partagé la semaine dernière un joli reportage dessiné sur la vie à Nairobi réalisée par Chappatte, le cartoonist du quotidien genevois Le Temps, et diffusée sur Internet via GlobeCartoon.

La BD est assez intéressante à regarder car elle compare la vie des expatriés et riches de Nairobi à celle des pauvres vivant dans les bidonvilles.  Voici le teaser de « La vie des autres à Nairobi » :

Avez-vous déjà entendu parler de « toilettes volantes »? Non? C’est que vous n’avez pas visité Kibera, l’un des plus grands bidonvilles du monde. Portrait dessiné de Nairobi, cité de la peur, où deux tribus se font face: les riches et les pauvres

L’histoire commence par une brève présentation de Bruno, un kényen qui travaille en tant qu’askari (gardien en français) et qui se lève très tôt le matin (vers 4 heures) et marche (parfois jusqu’à 1 h 30 de marche) pour être à son poste de gardien de jour à 6 heures du matin et y travailler 12 heures.
La vie des autres à Nairobi - © Chappatte

Puis il quitte son travail à 6 heures du soir, rentre à la maison vers 19 h 30…  Il quitte la demeure parfumée de Lavington pour dormir dans sa case à KiberaPeperuka sur Google Map, un des plus grands bidonvilles d’Afrique qui se trouve au coeur même de Nairobi (remarquez le terrain de golf près d Kibera).

On quitte Bruno pour nous présenter la ville de Nairobi.  On y décrit Nairobi comme « la capitale économique d’Afrique de l’Est [caractérisée par ses] tours mordorées sur fond bleu, [sa] foule en costumes-cravates [et ses] bouchons automobiles« . Une ville que le « Lonely Planet décrète ville la plus dangereuse d’Afrique, devant Johannesburg et Lagos [où] car-jacking, vols et violence sont quotidiens [et où] bien des visiteurs s’enferment dans leur hôtel jusqu’au départ en safari« .   Oui, difficile à y croire, mais pour certain Nairobi est en effet une des villes les plus dangereuses du monde

Chappatte nous emmène ensuite dans le monde des compagnies de sécurité qui sont très nombreuses à Nairobi. Il parle dans sa BD d’Ultimate Security mais il existe beaucoup d’autres compagnies tels que KK Security, G4S, et j’en passe.
La vie des autres à Nairobi - © Chappatte
Il nous montre avec humour que la sécurité est ici un business qui fait du chiffre d’affaire et pourquoi chaque maison/commerce doit avoir son ensemble sécurité: les boutons « panique », les gardiens, les chiens, les barrières électrifiées et parfois le buzzer (qui buzze toutes les heures) pour pas que le gardien de nuit ne dorme

(suite…)