Et oui, un autre drame a encore touché le pays !!!

(nb. éspérons que les prochains articles seront un peu plus gais).

Le pays se remet à peine de l’incendie du supermarché en plein centre de ville de Nairobi – qui a coûté la vie de plus de 40 personnes – qu’un autre dramatique accident – survenu 3 jours après seulement, dans la soirée du samedi 31 janvier, près de Jolly Farm, ville de Molo, sur la route d’Eldoret-Nairobi et faisant quand même plus de 120 victimes et de 200 blessés – enfonce tout le pays dans un deuil national.

Un camion citerne de plus de 42 000 litres d’essence s’est retourné peu après que le conducteur du camion l’est garé le long de la route – il n’est pas rare de voir des camionneurs garer leur camion le long de la route, généralement pour s’y reposer, faire quelques courses dans les marchés, réparer leur moteur ou autres problèmes techniques ou même vendre parfois un peu de leur cargaison au marché noir !!

Mais là, pas de chance, le camion citerne s’est retourné pour une raison encore inconnue.  Et la nouvelle s’est très très vite répandue !!! Des personnes de tous les villages environnant se sont précipitées vers le lieu de l’accident avec des jerrycan pour y récolter l’essence qui coulait à flot.  Le chauffeur, quant à lui, s’est enfui et à quitter les lieux surement de peur de se faire lyncher par la foule en folie;  mais il a été retrouvé aujourd’hui dans la ville de Nakuru et il est actuellement questionné par la police – beaucoup se demandent comment le camion a pu se retourner sur cette route si plate et quelques-uns pensent que le chauffeur l’a fait exprès…

Un témoin a déclaré que les officiers de police de la General Service Unit sont arrivés sur les lieux mais qu’au lieu d’essayer de bloquer l’accès, ils ont tout simplement obligé les nouveaux arrivants à leur payer 50 kshs (soit 50 centimes d’euro) pour pouvoir avoir accès à l’essence.

Une femme raconte qu’elle était sur le point de récolter de l’essence lorsque l’officier du GSU l’ont arrêté et lui ont demandé de payer 50 kshs, ce qu’elle n’avait pas.  Elle était alors en route pour chercher les sous dans sa maison, tout près du lieu de l’accident, lorsque le camion a explosé… S’ensuivit des scènes d’horreur, de torches humaines courant en vain vers la petite rivière de Molo en contrebas.

Un témoin raconte que certaines personnes étaient très en colère de voir les officiers leur refuser l’accès et ils menaçaient de tout saboter/arrêter en mettant le feu au camion.  C’est pourquoi, on pense aujourd’hui qu’une personne mal intentionnée a provoqué l’explosion du camion citerne en enflammant l’essence, mais la possibilité d’inconscients récoltant l’essence la cigarette à la bouche n’est pas écartée.

Bilan de la catastrophe: plus de 120 morts et quelque 278 blessés.

L’explosition a pu être entendue à plus de 20 kilomètres à la ronde.Une semaine de deuil national a été déclarée. Les drapeaux kenyans sont en berne…

Ce n’est pas la première fois que ce genre de drame arrive au Kenya, il y a eu des précédents (moins tragiques certes, dont deux fois à cause de personnes récoltant l’essence la cigarette à la bouche)…  Et pourtant, à chaque fois, c’est la même histoire: les gens sont vraiment inconscients et prennent des risques énormes pour récoler quelques litres d’essence (un jerrycan de 20 litres à 50 kshs/litre représente environ 1000 kshs, soit le tiers du salaire d’un ouvrier casual).  La preuve, hier, plus d’une centaine de personnes ont récolté de l’essence provenant d’un train qui a déraillé près de Naivasha;  à 30 km de Molo (lieu de l’accident), des gens ont récolté de l’essence provenant du tank d’un camion qui s’est retourné après avoir cogné un autre véhicule;  et dans la même région, un camion remplis d’habits de deuxième main s’est retourné et le chauffeur a été contraint de quitter les lieux de peur de se faire attaquer par la foule.

MISE A JOUR (04/02/09)

Bon, c’est triste à dire, mais le chauffeur du camion a du s’arrêter d’urgence parce qu’il avait une envie pressante et des troubles gastriques. Une fois arrêté, le sol n’a pas résisté au poids du camion et la chaussée s’est enfoncée; le camion s’est alors retourné dans le bas côté. Le camionneur est alors parti demandé de l’aide à la Jolly Farm et 4 agents de la GSU ont accepté de surveiller le camion le temps qu’il aille aux toilettes. A son retour, le camion citerne était ouvert et plus d’une centaine de personnes étaient en train de récolter de l’essence. “La scène était chaotique“, écrit-il ans son rapport