Les beach-boys de Mombasa bossent dur pendant Noël !!

Difficile de trouver un hôtel de libre sur la côté kenyanne… Et c’est comme ça tous les ans, pendant les vacances de Noël !!

Bref, tous les hôtels sont pleins !! Et ce malgré les prix exorbitants proposés par les hôtels pendant cette haute saison, sans compter les suppléments de Noël et de Nouvel An…
 

Personnellement, Peperuka et moi, et comme beaucoup de « Nairobiens« , on évite d’aller sur la côte pendant cette période… On va rester tranquillement à la maison, faire notre safari habituel de Noel dans le parc de Nairobi* puis aller passer quelques jours dans un cottage près de Naivasha.

Alors, pendant que la masse de vacanciers lézardent devant la piscine de l’hôtel avec vue sur la plage, les beach boys bossent dur pour doubler leur (petit) chiffre d’affaires !!

« Beach boys » est un terme anglophone qui veut dire « garçons de plage« . Bien sur, tout le monde connait les beach boys de la côte ouest des Etats-Unis, propre sur eux, avec leur chemise à fleurs et la planche de surf à la main. Les beach boys du Kenya ont tout un autre look, souvent genre faux-cool rasta avec collier reggae, fatigués (ou défoncés/bourrés), marchant à longueur de journée le long de la plage avec leurs grains de riz sculptés ou leurs baobabs en feuille de bananier.
 

Les beach boys sont partout; de la côte nord (Lamu) jusqu’à la côte sud (Diani), en passant par Mombasa.  Bref !! Les beach boys font partie du patrimoine national kényen et sont indissociables de la plage et des hôtels… et beaucoup de touristes vont diront que ceux sont des pollueurs de plage.

Le beach boy a peu évolué depuis notre arrivée en 1997, comme beaucoup d’autres choses au Kenya. Il a gardé ses bonnes vieilles habitudes, risibles souvent et vachement énervantes.  Mais lorsque l’on connaît le pays et les kényens – et leurs faibles revenus, on a tendance à accepter leurs méthodes de travail et leur racolage, et ce malgré le fait que le marchandage sur la plage est interdite. Mais pour le touriste qui n’a jamais débarqué en Afrique, alors le beach boys peut paraitre très agressif !!
 

Le quotidien du touriste sur les plages kényennes!!
Ca y est, vous êtes arrivés à l’hôtel…
Vous êtes dans la chambre climatisée, posez les bagages et regardez la vue par la terrasse; vous vous changez et descendez faire un tour dehors.

Vous constatez que la piscine, légèrement en hauteur par rapport au niveau de la mer, est entourée d’un beau gazon fraîchement arrosé, sur lequel se trouvent des centaines de vacanciers allongés sur leur transat, sirotant leur jus de fruit pressé à la main !

Wahhh !! Trop de monde autour de la piscine !!
Allons à la plage; vous regardez la mer… il n’y a personne, juste un petit panneau vous informant que « L’hôtel dénie toute responsabilité en cas d’incident sur la plage« .

Et voilà, à peine vous posez un pied sur la plage qu’un petit groupe de personnes s’approche à grand pas vers vous et … ca y est, vous serrez votre sac bananes (oh non) et faites vite demi-tour.
 

Vous décidez alors de vous installer sur un transat comme tout le monde. Il n’y a plus de place, sauf près de la plage; tant pis, vous vous installez… et vous avez droit, toute l’après-midi, à un large éventail d’onomatopées agaçants pour vous interpeller: « hey hey sista sista« , « pssst pssst« , « jambo jambo » ou « hakuna matata« .

Vous laissez tomber en vous disant que vous irez à la plage demain et que cela ira mieux, ils vous foutront la paix !! Aaaahh !! C’est beau de rêver !!! Ils ne vous lâcheront pas d’un poil !! Demain sera la même chose !!
 

Huit raisons pourquoi on déteste les beach boys !
Vous connaissez d’autres raisons ?? N’hésitez pas à les lâcher dans les coms !!
 

  1. Parce que la plupart sont des petits brigands, vendant de la drogue et se prêtant au tourisme sexuel.
  2. Parce qu’ils restent là, devant l’hôtel… et pendant des journées entières… à faire « psssst psssst » et des gestes de la main – Une nuisance sonore et visuelle !
  3. Parce qu’ils ont tous un look et marche typique, de vrais stéréotypes… Généralement, T-shirt noir, vieux short et vieilles tongs, la petite chaîne au cou avec la carte de l’Afrique ou un truc reggae, des superbes lunettes de soleil; et surtout ne pas oublier les dreadlocks « je-suis-un-rasta« . Et la démarche à la « Aldo« , les épaules qui tombent, avec la tête baissée, genre cool, faut pas se presser.
  4. Parce qu’ils peuvent répéter plus de cent fois dans la journée le même « Hakuna matata » ou « Jambo jambo« . D’ailleurs, on se demande parfois s’ils savent dire autre chose que cela.
  5. Parce qu’ils vous harassent de questions, on se croirait au commissariat… Des vrais moulins à paroles qui vous balancent dix questions à la minute !
  6. Parce qu’ils n’innovent vraiment pas, toujours à vendre des stupides chaînes « made in China« , des grains de riz sculptés ou autres « foufs » locales; et que, quoique tu fasses, leurs prix resteront exorbitants.
  7. Parce que lorsque vous vous êtes débarrassés d’un groupe, il y a en un autre qui arrive !!! Héhéhéhé !! Préservez votre salive !!
  8. Parce qu’ils se croient tous pour des agences de voyage et vous proposeront des voyages pour aller au Masai Mara, ou des excursions locales, genre marcher jusqu’à la barrière de corail, faire un petit tour en bateau, voir les magasins du coin, etc.
  9. Parce qu’ils vous donneront toujours des conseils/recommandations à la noix, genre « Ne va pas nager maintenant » ou « Je peux surveiller tes affaires« , « Tu peux venir voir mon magasin avant de nager« , etc.

Comment faire alors ??
Oui, comment faire si vous voulez vous faire un petit tour en bateau ou marcher jusque la barrière de corail, ou même vous balader tranquillement le long de la plage. Suivez ces petits conseils…

Evitez la tenue touriste !!
Pas de sac banane autour des hanches, pas de chapeau safari ou autre truc à la noix qui vous catégorisera « nouveau touriste »… Prenez le look local, sale T-shirt, short, tong en plastique BATA. Bref, vaut mieux être simplet que ringard !!

Faites-vous connaître à l’arrivée !!
Moi, je vais sur la côte kényenne pour la mer, pas la piscine… alors la première chose que je fais en arrivant, je vais à la plage. Et comme je l’ai dit plus haut, je sais d’avance qu’un groupe d’une dizaine de personnes va venir me voir pour m’assiéger de questions, c’est normal, on ne peut rien n’y faire !

« Tu es à quel hôtel ?« , « Combien êtes-vous ?« , « Tu habites où », « Quel est ta nationalité ?« , « Et tu es là pour combien de temps ?« , « Tu vas en safari ?« , etc. C’est leur boulot, ils essayent d’avoir le plus d’infos possibles et d’attirer votre attention.

Deux tactiques, la première, ignorez-les mais là, je suis souhaite bon courage (héhéhéhé); la deuxième, prendre le devant !!!

Prendre le devant ?
Généralement, dans le groupe, il y en aura toujours un plus ou moins arrogants, un racoleur, etc… et un autre plus calme, c’est ce dernier qui nous intéresse.

Alors, il vous suffit de leur parler un peu, en répondant vaguement aux questions posées.  A la question « Tu repars quand ? » rien ne vous empêche d’ajouter une journée; comme ca votre dernier jour à la plage sera plus paisible, les beach boys pensant que vous partirez le lendemain et ignorant que c’est en vérité votre dernière journée !!  Très très pratique !!

Donc, vous marchez doucement, en répondant aux questions et, surtout, en les observant bien; le but étant de repérer le plus calme d’entre eux: « Oui, oui, celui qui est légèrement en retrait, le sympa, là ! » (mais ne prenez pas le plus timide quand même).
 

Vous vous avancez vers lui, le prenez à l’écart, demandez son nom et lui dites clairement « Dis à tes copains de me laisser tranquille !! Je veux faire du business avec toi, on reparlera demain de ce qu’on peut faire, mais surtout il faut qu’ils me laissent tranquille« .

Et vous partez, en disant tout haut aux autres beachboys du groupe « Je fais du business uniquement avec lui, si vous voulez un truc, demandez-le à XXXX, c’est tout !! » (retenez cette phrase, vous pourrez ensuite la balancer à chaque fois que quelqu’un vous accoste). Et en partant, l’autre devrait commencer à dire en swahili: « Arrêtez maintenant, c’est mon poisson/cochon/mzungu« ;  et vous êtes tranquille.

Et voilà, c’est ridicule, je sais !!! Mais c’est une méthode qui marche plus ou moins; les autres beachboys (du même périmètre) vont vous laisser tranquille. Le lendemain, il ne vous reste plus qu’à parler avec XXX pour organiser votre marche jusqu’à la barrière de corail, ou un petit tour en boutre, ou un barbecue de plage** Accordez-vous sur un prix et une heure, puis dites-lui de repasser le soir pour lui donner les sous (pas besoin de se promener sur la plage avec les sous).

Du lourd !!

Voilà, vous l’avez bien compris, le beachboy c’est du lourd, du vrai lourd !!!
 

* Et oui !! Incroyable mais vrai, le parc de Nairobi (comme tous les parcs du Kenya) est ouvert le 25 décembre !! On enguirlande la voiture, prend le père Noel avec nous et on se ballade dans le parc avant d’y faire un brunch.

** Le barbecue de plage – tu donnes des sous, les beach boys vont acheter le poisson, l’ugali et leur alcool local pour organiser un BBQ sur la plage vers les 19h. T’y va, la nourriture n’est pas très bonne et l’alcool local de noix de coco n’est vraiment pas bon, alors tu ne manges et ne bois rien pendant que les autres se bourrent la gueule. A éviter !!

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Vos commentaires...    

Un commentaire sur “Les beach-boys de Mombasa bossent dur pendant Noël !!”

  1. 1Les avatars, c'est pas tres important, on attend un peu... Peperuka

       Le fait qu’on m’appelle forcément « rafiki » ou « my friend » m’énèrve… le fait que par-dessus le marché, on me catalogue de « mama kali » (une femme sévère: la mère bâton quoi) m’énèrve encore plus, juste parceque je leur dis de me lâcher les baskets…
    Qu’ils soient là à 5H00 du mat quand tu fais ta balade hypra-matinale, mais aussi à 23H00 pour gâcher le claire de lune… jamais tranquille…
    qu’ils me disent « you remember me? » alors que je ne les ai jamais vus!!!
    et puis le plus énervant quand-même, nous l’avons vécu: le vieux beach-boy qui a dépassé la date d’expiration de très loin, qui veut nous donner l’un de ses 8 gosses…. rhhhaaaaa  

    maintenant ça mériterait quand-même un article sur le « white-kenyan » de la côte, l’italien de la côte, le touriste de la côte… ce genre de personnes entretient l’ambiance de la côte….