Et je me rends compte que je n’écris plus rien!

En plus, la famille Peperuka part quelques jours en vacances , sur l’île de Lamu , un endroit paradisiaque… donc ce sera silence total car rien d’électronique (sauf APN) ne sera emballé dans nos valises! Même pas des perles ou des tissus non plus, juste des bouquins (et les 300 000 choses habituelles qu’on embarque quand on voyage avec un enfant de 22 mois… biberons, cartons de lait, paracétamol, huile essentielle de citronnelle pour elle et moi contre les méchants moustiques…)

Je laisse derrière moi mon 5eme mois de grossesse, mon ventre devient encombrant et quand je monte les 3 étages qui mènent chez nous à pied, j’ai besoin de 5 minutes pour trouver mon souffle, mais tout va bien et chaque mois de fait me donne un petit sourire victorieux! Je bricole, je bricole, mais à une vitesse au ralenti… du coup, pour vous faire patienter, et comme je ne vous ai jamais vraiment parlé de l’artisanat kenyan, voici un petit début de post des choses que l’on trouve ici et qui me font bien souvent encore craquer!!!

Je débute par les tous petits “artisans” indépendants qui produisent à une échelle ridiculement minuscule, qui se font souvent copier puisque le copyright n’existe pas, qui de toute manière ne sont pas très inventifs et ne sortent presque jamais de nouveaux modèles, qui travaillent à partir de produits de base bien souvent de mauvaise qualité (faute d’argent pour débuter leur petit commerce…) ces artisans se regroupent souvent à des marchés de la ville – comme le fameux “Marché maasai” ou le marché permanent du “City market” (où il ne fait pas bon venir quand on est enceinte ou sensible, les marchés couverts de viande et de poisson se trouvent au même endroit et les odeurs sont parfois horribles)…

Le majeur inconvénient de ces commerces est que les vendeurs débutent à un prix scandaleusement élevé! On ne peut pas leur en vouloir de monter un peu les prix et d’essayer de se faire une marge plus qu’honorable, et ce serait tout simplement d’une bassesse d’esprit incroyable que de marchander pour obtenir un prix le plus proche possible du prix de revient, il fat que ces personnes vivent et comme dit, le matériel de base n’est pas forcément bon marché! Mais demander 30, 40 ou 50 euros pour un produit qui en coûte 2, c’est un peu fort de café, non? De manière générale, en divisant le prix demandé par 3, vous pouvez être certains que les personnes se feront encore une bonne marge dessus!

Les produits concernés sont:

Les objets en pierre de savon (ou soapstone en anglais), une pierre calcaire très poreuse, donc très facile à sculpter et même à peindre, venant de la région de “Kisii” qui, une fois polie, a l’aspect du marbre. Les pièces les plus “répandus” sont l’échiquier, les différents animaux et les plats, bols et assiettes… Personnellement, j’aime bien les produits très lisses, naturels sans aucune décoration et de formes épurées.

Les “kikapus” ou paniers en sisal tissé… Le sisal est récupéré, teint (ou non) et tissé en paniers multicolores, on trouve des plus simples (petits, sans anses, pour le rangement) mais aussi des modèles plus élaborés avec décoration de perles et anses en cuir! j’en ai pas mal qui me servent de panier à courses, ils sont super pratiques. Il y a quelques variantes, comme les panier en feuille de bananier ou en jonc, mais le sisal reste le plus typique.

Les créations en feuille de bananier séchée: il y a les baobabs, les crèches, les boîtes mais j’ai un coup de coeur pour les mobiles et surtout pour la collection d’animaux en fibre de bananier: j’ai une tortue avec des dents et un “godzilla” à la maison, et ils me font trop rire à chaque fois que je les vois…

Les perles maasaï: mythique (même si les perles de rocaille d’aujourd’hui sont importées d’Europe)… Il y a les colliers typiquement maasai (qui sont parfois sympas détournés: en miroir, ou en version mini pour une déco de table ou de sapin) mais aussi les ceintures, bols et porte-clés! Comme j’adore les perles, je suis fascinée de voir le travail accompli par ces vieilles mamas maasai qui plus d’une fois n’y voient plus clair!

Des fois, je me dis que c’est un belle vie: passer sa journée dans la nature sauvage à discuter entre copines et à faire des perles.

Le travail du bois… vaste sujet! Pour les meubles, c’est très difficile de trouver un bois de bonne qualité, la plupart du temps il n’a pas été séché correctement et gondole très vite… en revanche , on trouve du bois sculpté et teint (”de l’ébène” vous jurera-t-on), souvent des animaux ou longs bâtons représentant des silhouettes filiformes, puis aussi de “l’african olive” avec des inclusions ou non de corne ou d’os, pour en faire des bols, saladiers et couverts à salade… J’ai pas mal de petites et grandes cuillers et j’adore, ça rend un plat toujours un peu “exotique” (oui, même des nouilles chinoises déshydratées).

Les “callebasses” décorées: en bol, en déco, en pied de lampe….

Les bijoux et objets en corne et en os (on vous dira de chameau, mais le plus souvent il s’agit de vache)

Et en vrac : les tableaux en batik (ils sont de mauvaise qualité et je ne trouve pas vraiment que de les acheter au Kenya soit une bonne idée, des batiks beaucoup plus jolis se font dans plein d’autres pays), les objets et bijoux en pierres semi-précieuses avec une prédilection pour le malachite, les objets de recyclage (comme les paniers en capsules de bière ou de soda), les tissus dont je vous ai parlé tout au début – mais c’est souvent plus malin d’aller dans la “rue des tissus”: plus de choix et un vrai prix, les chapeaux en vieux sacs plastique tissés, les objets en métal martelé, des papiers fait main (j’ai un carnet en papier de bouse d’éléphant!!! impressionnant – et non ça ne sent pas mauvais) …. oh et je dois en oublier encore plein!!!

Sinon, les “antiques”… ne le sont pas! Le Kenya n’a jamais été un producteur d’objets d’art africain, mis à part les boucliers en cuir de rhino maasai ou kikuyu, les gourdes ou les lances, mais tous ceux qu’on essaiera de vous vendre sont de pâles copies des originaux déjà été annexés il y a longtemps. Les quelques masques de production kenyane sont aussi des copies et tout le reste qui ressemble de près ou de loin à l’art africain – les tentures en fibre ou coton, les masques et autres objets – sont fabriqués ailleurs, vieillis manuellement (brûlés et enterrés dans la terre pendant quelques semaines) et importés au Kenya, plaque tournante dela région. Je dis ça juste par mesure de précaution (pour ne pas se faire “arnaquer” sur un objet qui a l’air d’avoir de la valeur alors que…) mais ces objets sont souvent très décoratifs et dans la maison Peperuka on déborde de masques, bancs rituels et tentures!!! rien de mal à en acheter, au contraire, mais à des prix raisonnables!!!

Juste un dernier truc: à chaque fois que j’ai des amis qui viennent, je leur conseille d’acheter du miel, du thé et du café kenyan! Il y a quelques produits fabriqués ici qui sont délicieux et qui valent la peine d’être achetés puisque l’argent va aux petits producteurs et fermiers! Pas tout le monde mangera les bonbons de graine de baobab (”mabuyu“) ou des mélanges d’épices sous de biscuits indiens aux piments, mais du miel et du thé, ça fait plaisir à tout le monde, non?

La prochaine fois je vous parlerai des coopératives ou projets où l’on recycle des tongs, fabrique des perles en céramique ou des objets pour enfants en bois et en métal… Vous pouvez regarder le catalogue de ce site pour avoir une idée des choses que l’on trouve au Kenya.

En attendant, de très bonnes vacances à vous , ou à moi-même