Le prix Nobel de littérature 2010 sera, d’après les derniers pronostics, attribué à l’écrivain kényen, Ngugi wa Thiong’o !!!

Ngugi est très connu dans le monde anglophone – mais pour l’instant, peu de ses livres ont été traduits et publiés en français (Pétales de sang et Rivière de Vie) – et il est souvent reconnu comme étant une des grandes voix de l’Afrique post-coloniale pour sa lutte continue contre l’appauvrissement de la culture africaine.

Ngugi wa thiongo

Alors Wikipédia (fr) nous dit ceci:

Ngugi wa Thiong’o, né en 1938, est le cinquième fils de la troisième des quatre femmes de son père Thiong’o wa Nducu. L’enfant fréquente l’école de la mission presbytérienne de l’Eglise d’Ecosse avant d’entrer, en 1949, dans l’école indépendante, religieuse et nationaliste, Karing’a. Le jeune garçon fait montre de réelles qualités scolaires et obtient une bourse pour l’Alliance School, seul collège kényan à former des Africains. Ngugi wa Thiong’o poursuit donc sa scolarité en anglais, alors que la situation politique du pays commence à se dégrader puisque des voix s’élèvent contre le colonialisme anglais. La violence embrase peu à peu le pays.

Ngugi wa Thiong’o rejoint alors l’Ouganda et s’inscrit à l’Université Makerera en 1962, qui est alors le seul établissement universitaire d’Afrique de l’Est (dépendant de l’université de Londres). Il y dirige la revue Penpoint et se fait connaître grâce à sa première pièce L’Ermite noir.

Figure dominante de la littérature des années Moi, il a très tôt adopté des positions radicales sur la « politique néocoloniale de l’establishment kényan ». Il participe à une conférence controversée sur le sujet au sein de l’université Makerere.

Son premier roman, Weep not Child (traduit par « Enfant, ne pleure pas »), est écrit en 1962, à la veille de l’indépendance du Kenya. L’auteur y aborde, à travers les yeux de son jeune héros Njoroge, les tensions entre Blancs et Noirs, entre culture africaine et influence européenne, à une époque (1952-1956) où les insurgés kikuyus, plus connus sous le nom de Mau Mau se lèvent contre l’autorité anglaise.

De retour au Kenya, Ngugi wa Thiong’o devient journaliste pour le prestigieux hebdomadaire The Nation, avant de rejoindre l’Université de Leeds, au Royaume-Uni, où il commencera un travail de recherche du Joseph Conrad. L’écrivain rédige alors Et le blé jaillira, qui lui vaudra son premier succès international.

À partir de 1967, il enseigne successivement au Kenya et en Ouganda. En 1971, il publie un premier recueil d’essais, Rentrer chez soi. Puis vient le roman Pétales de sang (1977, traduit en français). Le récit, qui se déroule dans les années 1960-1970, traite du pillage des paysans et des laissés pour compte de la résistance coloniale, volés par la nouvelle classe sociale bourgeoises issues de l’indépendance.

L’écrivain « afro-saxon », comme il se définit, se consacre ensuite au théâtre avec Le Procès de Dedan Kimathi (1975) et Ngaahika Ndeenda (1977), Je me marierai quand je voudrai). Cette dernière pièce, jouée en kikuyu devant un public populaire de plus en plus large, dérange les hautes sphères du pouvoir. Ngugi est arrêté en décembre 1977.

Il passera un an en prison et ce séjour radicalise cet auteur marxisant, qui adopte un ton de plus en plus critique envers le gouvernement. Il réécrit en kikuyu Caithani Matharaba-ini (Le Diable sur la croix) rédigé en prison dans les marges de sa Bible et sur du papier toilette, et dans lequel il détaille la déliquescence de son pays, cornaqué par les voyous et les profiteurs. Sa pièce suivante, Maitu Njugira (1982) est interdite, et le théâtre où elle devait être jouée, rasé. La tentative de coup d’État de 1982 surprend Ngugi en Europe ; il ne rentrera pas au pays. Pour décoloniser l’esprit, est son adieu à l’écriture en anglais — depuis lors, il écrit ses romans uniquement en sa langue maternelle, le kikuyu, afin de toucher plus directement son premier public, celui à qui il s’adresse en priorité. Ses romans seront ensuite traduits en anglais, swahili, et autres. Matigari, qui a paru en 1986, raconte la confrontation d’un ancien guérillero mau mau et des nouveaux dirigeants politiques du pays. A la sortie du livre, le gouvernement kényan marque son irritation et va jusqu’à lancer un mandat d’arrêt contre un des personnages (fictif) du roman. Le livre sera interdit dans la foulée.

Exilé à Londres, puis en Californie, professeur à l’université de New York, Ngugi wa Thiong’o continue de publier régulièrement pièces et essais, jusqu’à ce dernier livre, Murogi wa Kagogo lancé en 2004 à Nairobi au moment où il décide de rentrer d’exil.

Mais ce que je retiendrai de Ngugi, c’est surtout cela !!!

L’écrivain revient au Kenya le 31 juillet 2004, après 22 ans d’absence (l’homme s’était juré de ne pas revenir dans son pays natal tant que Daniel Arap Moi serait au pouvoir). Quelques jours après leur arrivée, l’écrivain et sa femme sont réveillés en pleine nuit dans leur appartement de location à Norfolk Towers. Quatre agresseurs, armés de revolvers, d’une machette et d’une cisaille, violent la femme de l’écrivain sous ses yeux. Ngugi wa Thiong’o, qui essaie de se défendre, est frappé et brûlé au visage. Les malfaiteurs seront arrêtés quelques jours et traînés en justice.
Lire le récit de son attaque.

Du coup, Ngugi a définitivement quitté le Kenya pour habiter aux États-Unis !!

Pourquoi Ngũgĩ aura le prix Nobel de litérature 2010:
Traduction de l’article de Michael Orthofer.

  • Ngũgĩ a commencé à 75/1 et il a rapidement grimpé en tête de liste à 25/1, puis 15/1 et le 3 octobre dernier à 6/1. Sur, il est encore derrrière le favori Tomas Tranströmer à 4/1 mais le poète suédois n’a grimpé que d’un seul point — […] c’est Ngugi qui a le plus bougé dans le classement;
  • Ngugi est marxiste-leniniste […];
  • Il était un des premiers à lutter contre le colonialisme et c’est toujours un bon poin;
  • Il a écrit des oeuvres importants dans chacune des quatre dernières décennies;
  • Ngugi écrit en gikuyu […] et il sera ainsi considéré comme un des premiers auteurs à gagner en écrivant dans sa langue tribale. Et sa position de rejeter la langue des colons est très bien accepté;
  • Il a des connaissances en Scandinavie – il a passé plusieurs mois en Suède […];
  • Il est un bon écrivain et a déjà pas mal de livres à son compte – dont le dernier livre Wizard of the Crow – et il a une voie active pour la protection de la culture africaine. Et de plus, il a écrit plusieurs pièces de théâtre.
  • Il n’y a pas eu de gagnat africain depuis pas mal de temps et il ne reste plus beaucoup d’écrivains africains ayant connu la colonisiation […] et Ngugi est surement l’un des éléments les plus actifs.

Vidéo:

Et quelques liens:
Pour en savoir plus sur Ngugi, vous pouvez toujours lire cet article sur Le Monde qui apporte peu d’informations d’ailleurs ou ce super article de Geogres Staneshi… Et bien sur, le site officiel de Ngugi wa Thiong’o !

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Vos commentaires...    

2 commentaires sur “Ngũgĩ wa Thiong’o, prix nobel de littérature 2010 ???”

  1. 1Les avatars, c'est pas tres important, on attend un peu... TheBigBoss

       Ah ben merde alors !!!

    Le gagnant est un péruvien, Mario Vargas Llosa – Lien sur Google News   

     
  2. 2Les avatars, c'est pas tres important, on attend un peu... Peperuka

        ups1:">  dommage , mais Vargas Llosa le mérite amplement, j’ai lu quelques uns de ses livres et j’aime beaucoup     

     

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  • Ngũgĩ wa Thiong'o, prix nobel de littérature 2010 ??? » Ngugi wa thiongo
    Ngugi wa thiongo