Cela ne vous est jamais arrivé ??

 Quoi ??

Vous n’avez eu la joie d’être littéralement mangé par des fourmis…

Et bien, nous avons connu cette mésaventure terrible. Cela date de 1998, cela fait un bail mais ce jour restera gravé dans nos mémoires pour toujours, comme un mauvais film d’horreur qui hante nos nuits…

Ahhhh !!  Quel plaisir !!!

La découverte des fourmis africaines (Dorylus) – connues aussi sous le nom de “fourmis safari” ou « fourmis africaines » ou encore “siafu“, le nom swahili de la fourmi africaine.

Qu’est ce qu’une siafu ??

Bon, comme beaucoup, on a lu la “Trilogie des fourmis” de B. Werber et on connaissait donc un peu le monde des fourmis; et surtout celles du “Nouveau Monde”: les battantes, celles créées pour tout dévaster.

Et bien, la siafu est une espèce de fourmi du Nouveau monde localisé en Afrique de l’Est et Afrique centrale. Et pour calmer l’ambiance, voici quelques particularités des siafus:

• Elles n’ont pas de fourmilières, donc elles sont toujours en mouvement
• Elles n’ont pas d’acide formique (et heureusement !!) mais leurs mandibules sont grandes et renforcées (ah bon !!)
• Elles sont capables de tuer des mammifères (vaches, cochons, etc.) en entrant par les orifices (beurk!!)

Comment reconnaître des siafu ?
Premièrement, il faut bien observer le sol lorsque vous marchez, si vous voyez une longue ligne de fourmis agitées protégée par des plus grosses fourmis sur le côté, alors ce sont surement des siafus.

Ensuite, il suffit de s’approcher doucement et de tester…

• Pour les cascadeurs  , en soufflant sur les fourmis afin de rejeter du dioxyde de carbone… les fourmis devraient être attirées par votre souffle.
• Pour les peureux  , en prenant un bâton et le posant près de la ligne…

Si les grandes fourmis s’avancent à grand pas vers vous la tête relevée et les mandibules qui claquent, si certaines vous sautent littéralement dessus et  s’accrochent à vos chaussures, chaussettes et pantalon, et si toute la colonie commence à s’approche méchamment vers vous, alors pas de doute, ce sont des siafus.

Légende et coutumes locales
Bizarrement, à chaque fois que vous mentionnez le nom de siafu à un kényen, il y a un petit sourire au coin de la bouche… Et oui, le mot siafu fait ricaner, rire jaune parfois; c’est surement parce que dès que l’on prononce ce mot, la plupart des kényens se revoient enfant en train de jouer avec ces fourmis.

En tout cas,  la siafu fait rire, surtout les Maasais… Comment cette petite bête féroce peut-elle faire rire les gens ?

Et bien, parce que des colonies de siafu viennent de temps en temps traverser leur village pour y effectuer un nettoyage rigoureux et manger tout ce qui traîne. D’ailleurs, c’est la première chose que l’on vous raconte sur les siafus : “Lorsque l’on voit la colonie arrivée, on avertit vite le village“ (la colonie a une vitesse de 20 m/h donc on les voit arriver, pas de doute). “Les gens du village s’empressent vite d’emballer la nourriture et autre denrées essentielles, certains préparent leurs valises et s’en ont pour un ou deux jours“. “A notre retour, le village est entièrement nettoyé !!“ C’est pratique, en effet, tout est nettoyé, même la petite miette de pain qui traîne derrière le meuble… Et puis, plus de cafards, de sauterelles, de mouches, tous les insectes fuient !!

Mais il y a d’autres histoires sur les siafus… Elles sont également utilisées pour effectuer des points de suture chez les Maasais. Vous venez de tomber, vous avez une blessure qui fait mal, alors il suffit de prendre quelques siafus et les faire mordre la plaie. Ensuite frotter la fourmi pour faire tomber le corps, la tête devrait rester accrochée. Une petite rangée de tête de siafus pendant quelques jours, merci docteur !!

Enfin, d’autres s’amusent en disant que “la siafu, c’est la fourmi qui mange l’ivrogne qui tombe dans le fossé en rentrant chez lui le soir“. C’est une légende vivante… On imagine bien la scène, le gars complètement bourré en vélo qui doit traverser la forêt pour rentrer chez lui, il fait une fausse manœuvre et tombe dans le fossé, plus moyen de se relever; il s’endort… et le lendemain, on retrouve son squelette (un peu comme un des premiers feuilletons de McGyver – “Trumbo’s World“).

Plus sérieusement, une colonie de fourmis peut en effet tuer un être humain, il y a eu des précédents… Des personnes infirmes, bébés ou autres personnes vulnérables, incapables de bouger, mangés par les fourmis. C’est horrible quand on y pense !! C’est encore plus horrible quand on le vit !!

Notre histoire – Comment se faire manger par les fourmis

Trouver le bon endroit – la forêt tropicale !!

Donc, en 1998, nous avions décidé de passer plusieurs jours à camper le long de la côte kényenne afin de découvrir la région. Nous étions donc au 10ème jour et nous campions près de Malindi… Puis, on a eu une superbe idée : passer une nuit de camping dans la forêt d’Arabuko-Sokoke.

Arabuko-Sokoke est la plus grande forêt tropicale d’Afrique de l’Est; il y a très longtemps, elle était collée à Madagascar, du coup on y trouve beaucoup d’espèces endémiques (c’est-à-dire des espèces d’animaux que l’on ne trouve nulle part ailleurs). Mais il y a aussi des éléphants, des buffles et quelques crocodiles je suppose, mais pas de félins !

Détente et préparation du camp…

On fait environ 20 km de voiture dans la forêt… La piste est excellente car légèrement sablée; on trouve une superbe clairière, bref, l’Endroit avec un grand “E” !! On s’arrête, on fait une petit pause découverte des environs à pied, juste pour voir les alentours: il y a une belle marre avec quelques canards, pleins de jolies papillons et des fourmis… Je m’en souviens encore: “Hé hé !! Peperuka !! Viens voir !! Haaaallluuccinant !! Regarde les fourmis, elles marchent en cercle !!! Chut !! Chut !! Écoute !! Tu entends le bruit, cela crisse !!”

 
Et voilà que l’on passe quelques minutes à observer les fourmis qui crissent… Un crissement qui ne s’arrête jamais.

Bon, allez, pas de temps à perdre, on a le camp à préparer et il faut manger… On monte la tente canadienne dans la belle clairière… Le temps se gâte, le vent commence à souffler et la nuit tombe vite (normal, on est en forêt, ce n’est pas pareil qu’à la plage). On va donc ramasser du bois avant qu’il fasse noir, sauf Peperuka qui a été calmée par une mygale cachée derrière un bout de bois. On prépare le barbecue, ce soir, côtelettes d’agneau… Très bonnes, on les a mangées et, j’y repense maintenant, on a jeté les os derrière nous => à ne jamais faire !!!

Puis, dodo !! On a eu du mal à s’endormir, vraiment beaucoup de mal… Le bruit des arbres qui tombent et des branches qui craquent n’est pas le meilleur somnifère qui existe… Surement un éléphant passant pas loin, on avait vraiment peur…

L’assaut final
Cela gratte !!! Qu’est ce que cela gratte !!

On se réveille, Peperuka me dit: “Tu sens, y a un truc qui gratte“. Plus que cela même, cela pique… Bon, on cherche la lampe torche, on allume et horreur !! La toile intérieure de la tente (celle en moustiquaire) était couverte de fourmis. Peperuka dit: “Bon, c’est clair, je vais dormir dans la voiture” et s’apprête de sortir de la tente en liquette, moi de mon côté je préfère mettre mon jean…

Et hurlement !!

“Ahahaha !! ahaha !! Cela fait mal !!“ Peperuka hurle et saute sur un tabouret de camping… Rapidement, j’éclaire dehors avec la lampe torche et le sol était noir de fourmis, mais littéralement noir de fourmis (faut le voir pour le croire). Conséquence, j’enfile mes chaussures et je dis : “OK !! Reste là, je vais bouger la voiture“.

Je sors fièrement de la tente avec mes grosses chaussures et mon jean mais cela ne m’a pas empêché de crier !! Trop mal !! Je saute dans la voiture, fait une marche arrière (d’ailleurs, j’ai failli renverser Peperuka, oups) et Peperuka entre dans la voiture. Premier réflexe, se mettre tout nu… On se déshabille, on tue les fourmis sur nous en train de mordre notre chaire, comme des pitbulls, le corps plié en deux pour serrer super fort; et la tête qui reste dans la peau et le coprs qui tombe lorsque l’on frotte.

Ensuite, j’ai allumé les phares de la voiture pour avoir une bonne vision et il y avait au moins 50 m2 de fourmis autour de notre tente.

Bon, on a bien dormi dans la voiture (on dort bien dans les voitures, quand même)…

Le lendemain matin, mission impossible: défaire la tente et ranger le campement !

Technique bête et méchante, je me suis entièrement recouvert de sac poubelle, éhéhéh !! Il y avait encore beaucoup de fourmis, il y avait même une goutte de fourmis qui pendait sur le barbecue, une seule petite fourmi accrochée au barbecue qui tient une boule entière de fourmis.

Notre venue a fait du bruit, puisque d’autres colonies de fourmis s’empressaient de venir, en ligne… Sur la route du retour, on a suivi une ligne de fourmi qui longeait la route sur plus de 3 kilomètres.

Retour au bord de la mer, dégout et tremblement…

Je vide la voiture pour y retrouver la mygale de la veille, Peperuka était ravie !!

OK, c’est décidé, demain, on plie bagages et on rentre sur Nairobi !!

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Et puis, moi aussi, je plie bagages, c’est l’heure du week-end… Chouette !!

Bon, on mettra les smileys pour décorer la semaine prochaine.