Joe Biden au Kenya, son discours !

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Voilà le discours prononcé par Joe Biden lors d’une conférence au Kenya…  Certains pensent que c’est un des meilleurs discours prononcés par un représentant étranger au Kenya. Hmmmm….

Et aussi en bas de l’article, une autre vidéo de 45 minutes de questions-réponses !

Et pour ceux qui ne parlent pas anglais, ci-dessous la traduction du discours officiel.

MAISON BLANCHE

Bureau du Vice-Président

9 juin 20100

DISCOURS DU VICE-PRESIDENT JOE BIDEN DEVANT LES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE NAIROBI, KENYA

Centre de conférences international Kenyatta
Nairobi, Kenya

10 h 58 (heure locale)

VICE-PRESIDENT BIDEN:  Bonjour, mon nom est Joe Biden.  Je travaille pour Barack Obama.  (rire et applaudissement)

Bon, je sais que personne au Kenya ne connaît Barack Obama, mais je peux vous affirmer que pendant toutes mes années de sénateur – j’étais membre d’un comité intitulé Comité pour les relations étrangères – j’ai participé à beaucoup de travaux touchant l’Afrique, et à chaque fois que j’entendais parler du Kenya, cela venait de Barack Obama. En plus de recevoir vos messages d’amitié, il vous envoie tout son amour.  (applaudissements)

Et Wangari, c’est un honneur d’être avec vous. J’ai l’habitude ces derniers jours d’être à côté des Prix Nobel (rire). Je travaille pour un d’entre eux, j’ai la chance d’en rencontrer un ici, notre Secrétaire pour l’énergie en est un aussi — je me trouve vraiment inefficace, moi qui n’est pas de Prix Nobel de la paix (rire). Mais je suis très honoré d’être avec vous, vraiment (applaudissements). Merci beaucoup.

Vous n’êtes pas seulement un des trésors de ce pays ou de ce monde, mais vous êtes — de mon point de vue — l’incarnation de ce que je vais parler aujourd’hui, c’est-à-dire le capital humain que ce beau pays a à offrir.  Et vous en êtes une des meilleures exemples. Je le répète, c’est un honneur pour moi d’être à vos côtés.

Maintenant, où est Mme Freida Brown, la Vice Chancelière de United States International ?  (applaudissements).  Freida !! Je veux que tous ici sachent que nous vous avons causé beaucoup de problèmes. Elle a été chargée de s’assurer que je puisse venir vous parler ici, aujourd’hui. Je veux personnellement la remercier pour sa collaboration et pour tout ce qu’elle a fait (applaudissements). Aider les personnes à organiser un discours est une des choses les plus difficiles à effectuer, et je la remercie.

Mesdames et messieurs, étudiants, chefs et amis, vous ne pouvez pas savoir à quel point j’apprécie le fait que vous m’ayez invité pour vous parler aujourd’hui. Et je vous remercie pour votre chaleureux accueil.  Et comme je l’ai dit, je vous passe les salutations et tout l’amour du Président Obama. Je vais lui passer le mot que vous le saluer, mais je me répète, il vous salue également. Il est très concerné et participe activement dans la formation de notre politique. C’est quelque chose que — et il attend le jour où il viendra en tant que Président des États-Unis d’Amérique (applaudissements).  Je ne suis pas sur qu’il y ait assez de place dans ce pays pour accueillir toutes les personnes qui souhaitent le voir lorsqu’il sera là, mais il a vraiment envie de venir.

C’est génial d’être dans un si beau pays. Et c’est génial d’être face à vous. Je suis ici en tant que représentant des États-Unis pour vous dire une chose, un seul message — l’Amérique est avec vous, elle avec vous pour vous assurer la voie vers un Kenya sécurisé, libre, démocratique et prospère. Un voyage qui durera au moins 50 ans.

Le 12 décembre 1963, 50 000 kényens ont rempli le stade de Nairobi et 200 000 — 200 000 en plus — je m’en souviens encore, j’étais alors étudiant en train de regarder 200 000 personnes serrées l’une contre l’autre sur les collines avoisinant le stade. Alors que minuit approchait, les yeux de la nation entière regardaient le nouveau drapeau kényen s’élever pour la première fois dans les airs, faisant du Kenya le 34ème État indépendant d’Afrique.

La même semaine, le Président américain Lyndon Baines Johnson avait envoyé une lettre de félicitations au Premier Ministre Kenyatta, souhaitant la bienvenue au Kenya parmi la famille des nations et comparant le chemin vers l’indépendance du Kenya à celle des États-Unis. Et il a dit, je le cite : « Tout comme le jour où la liberté de nos citoyens était annoncé au monde entier par notre Déclaration d’indépendance, le Kenya s’est libéré aujourd’hui par sa déclaration d’indépendance.

Alors 50 années plus tard, la promesse de cette journée pulse encore dans les veines de ce pays, des rues mouvementées de Nairobi jusqu’au mont Kenya, des côtes de Mombasa jusqu’aux plaines du Maasai Mara. Autrefois, la richesse d’un pays était définie par l’étendue de ses terres, la taille de sa population ou la force de son armée, l’abondance de ses ressources naturelles. Mais maintenant, nous le savons — et vous le savez aussi — la vraie richesse d’un pays se trouve dans so capital humain, dans les aptitudes, l’ingéniosité et la détermination de son peuple. Et en me basant sur ces critères, le Kenya est une nation très riche. En effet, le Kenya est un pays riche.

Vous n’avez pas de pétrole. Vous n’avez pas de minerais précieux. Mais vous avez tout de même réussi à créer la plus importante économie d’Afrique subsaharienne. Vous êtes devenus (applaudissements) un carrefour pour le transport de produits dans la région et une destination ultime pour les personnes voyageant en Afrique de l’Est. Et vous être la capitale économique de l’Afrique de l’Est.

Vos diplomates ont aidé à résoudre quelques-uns des problèmes qui ne cessent de sévir en Afrique. Votre force militaire est petite en nombre mais importante, aidant à ramener à la paix des pays comme le Sierra Leone ou le Timor Est. Vous avez révélé au monde entier de célèbres scientifiques, généticiens, environnementalistes, écrivains et des lauréats du Prix Nobel (applaudissements).

Au coeur de ce succès est votre conviction que l’éducation est capable de transformer une nation : il y a 7 universités publiques et plus 20 universités privées au Kenya, un des pays d’Afrique qui en possède le plus; et une volonté de fournir une éducation primaire et secondaire gratuite pour tous, même si la route sera encore longue.

Les américains sont au courant de votre volonté de promouvoir l’éducation. Des milliers de nos citoyens ont étudié au Kenya. Et les kényens ont été depuis longtemps les plus représentés dans les universités américaines. Et aujourd’hui, les kényens sont encore les plus représentants dans les université américaines (applaudissements). Et cette tradition remonte jusqu’à votre indépendance. Un des premiers à migrer était une personne du nom de Barack Obama Senior, le père d’un homme qui est désormais Président des États-Unis d’Amérique.

Le Kenya et les kényens en sont très fiers. Mais vous — tous les jeunes étudiants de ce pays — vous devez encore déployer tout votre potentiel. Malheureusement, il y a des obstacles décourageants. Le Kenya est entouré de pays difficiles. La décennie d’instabilité en Somalie est une tragédie humaine ainsi qu’une menace mondiale. Nous reconnaissons le poids que cela pèse sur les pays frontaliers à la Somalie mais aussi les terrifiantes conditions de vie du Peuple somalien.

Et je souhaite remercier le Kenya pour accueillir les réfugiés somaliens venus pour trouver un endroit plus sûr, mais aussi pour juger et condamner les pirates somaliens, pas seulement dans les eaux somaliennes, mais de plus en plus tant toute la région des eaux d’Afrique de l’Est.

En janvier prochain, le référendum pour le futur du Sud Soudan, possible grâce à l’Accord de paix global (CAP, Comprehensive Peace Agreement) devra être crédible et paisible. Le Soudan devra prendre une décision monumentale qui demande une  attention et préparation particulières de la part de la communauté internationale. Et beaucoup trop de gens dans la région de Darfur continuent à vivre dans des conditions d’insécurité inacceptables. Ces problèmes régionaux sont à votre porte. Et ils se ressentent dans vos communautés.  Ils sont là, de vrais défis que nous devons relever ensemble en partenariat.

La crise financière mondiale — dont le Kenya n’est pas responsable — a ralenti votre économie ainsi que la demande de produits kényens à l’étranger, et a diminué le nombre de touristes visitant ce beau pays, le Kenya. Le changement climatique n’est pas non plus un problème causé par le Kenya mais c’est un problème qui a de graves conséquences, touchant vos forêts, vos cultures et votre manière de vivre.

Le Kenya ressent les effets de ces problèmes et devrait, grâce à la force de votre capital humain, participer à trouver une solution globale — le Kenya peut être une voix forte pour l’Afrique au niveau international. Mais cette voix s’est éteinte à la suite de problèmes internes, problèmes qui vous ont empêché de contribuer activement à la résolution de ces problèmes.

Beaucoup trop de vos hommes se sont perdus dans la corruption, et pas une seule personne haut placée n’a été jugée responsable de leurs crimes. Beaucoup trop de vos institutions ont perdu la confiance du peuple. Et beaucoup trop de fois, le Kenya a été divisé, arraché en deux à la suite de tensions ethniques, manipulé par des leaders qui placent leur intérêt propre avec l’intérêt du pays tout entier. Trop de jeunes se heurtent à un mur lorsqu’ils cherchent des opportunités et des solutions pour un avenir meilleur.

La crise qui a grippé le Kenya à la suite des élections de 2007 a montré comment ces forces peuvent devenir dangereuses pour le pays. Elles sont dangereuses, mais elles ne sont pas intouchables. Le changement est à votre portée.  Et ce changement se réalisera lorsque le gouvernement sera transparent, responsable et participatif, lorsque les corrompus seront appelés à la cour de justice au lieu de se réunir dans l’impunité et l’indifférence totale, lorsque le pouvoir en place peut changer de main sans violence comme le demandent les électeurs, et lorsque ceux qui n’ont pas emporté les élections décident de joindre leurs efforts pour construire une opposition sur une base constructive; lorsque les kényens auront confiance en l’honnêteté de la cour et de la police, sachant qu’ils ont pour objectif premier de s’assurer que justice soit faite; lorsque les membres du pouvoir politique représentent un large éventail de vues tout en réfléchissant et répondant aux besoins de la population kényenne.

Votre gouvernement de coalition a convenu d’un calendrier de réformes qui apporteront des changements fondamentaux dans la vie des kényens. Une fois mises en place, les corrompus seront jugés responsables. Le système judiciaire et les forces de police assureront une justice pour tous, allant au-delà de leurs intérêts personnels. Le droit à la terre et les propriétés foncières seront gouvernés par la loi et non par la volonté des gens au pouvoir. Les femmes et les filles kényennes — une des richesses les plus intarissables de cette nation mais de toutes les autres nations du monde  — seront mieux à même pour contribuer au développement de leurs communautés et de leur pays à tous les niveaux. Et une nouvelle constitution mettra en place une plateforme permettant d’accélérer ces réformes, y compris la diminution du pouvoir exécutif en renforçant les pouvoirs de votre parlement et de votre système judiciaire.

Eh, cela fait 36 ans que je voyage partout dans le monde et je peux vous assurer que la stabilité d’un pays repose sur la séparation des pouvoirs — tout pouvoir ou toute branche du gouvernement doit être contrôlé, y compris les pouvoirs du Président. La vérité est qu’une meilleure gouvernance n’est pas une fin en soi, cela ouvre la voie vers une démocratie stable et durable et consécutivement votre stabilité. Et je voudrais ajouter — c’est un peu présomptueux de ma part en tant qu’étranger de dire cela — c’est la meilleure route à prendre vers une économie prospère, la création d’emplois, la création d’opportunités et l’amélioration des conditions de vie des kényens.

Comme je l’ai dit auparavant, la vraie force du Kenya est son capital humain. Et vous avez tellement de potentiel, avec deux tiers de vos citoyens âgés de moins 25 ans. C’est une incroyable source d’énergie qui ne doit pas être ignorée mais qui doit être encouragée. Mais cela demandera de la créativité et de la productivité de la part de la jeunesse enthousiaste de votre pays.

Mettre en place un nouvelle constitution et renforcer vos institutions et l’autorité de la loi ne va pas seulement relâcher le trop plein d’énergie des jeunes, solidifier les fondements de votre démocratie et garantir votre sécurité, cela va aussi ouvrir la porte aux programmes américains de développement tels que le Millenium Challenge. Il y a tellement de choses que l’on peut faire ensemble, et que nous voulons faire, en partenariat. Cela pourrait même aller jusque le financement de millions de dollars pour aider le Kenya à se construire et se développer.

Les reformes seront aussi encouragées — et j’ai voyagé partout dans le monde — je vous promets que les investissements étrangers dépendent en premier lieu de la stabilité, la transparence, l’autorité de la loi ainsi que des mesures pour lutter contre la corruption. Alors si vous effectuez ces changements, je vous le promets, les investissements privés étrangers couleront à flot comme vous ne l’avez jamais vu auparavant et l’industrie du tourisme sera revigoré et dépassera les milliards de dollars de recette, comme c’était le cas avant la crise économie. Comme je l’ai dit à votre Président et Premier ministre rencontrés hier, les américains — et je peux parler au nom de l’Amérique — les américains veulent travailler avec vous. Vous avez tout ce qu’il faut pour qu’ils souhaitent coopérer et participer à ce développement. Ils veulent voyage au Kenya. Et si vous instituer un climat idéal, ils viendront — et pas seulement eux mais le reste du monde aussi. Vous êtes la clé de voûte de l’Afrique de l’Est — littéralement et non figurativement.

Promouvoir ces changements qui sont à portée de main ne dépend pas de l’élite politique, cela dépend de vous. C’est à vous, le Peuple kényen, de changer les choses, à chacun de vous. Comme le Président Obama l’a dit: « Le futur de l’Afrique appartient aux africains ». On ne peut pas vous l’imposer — et nous ne le ferons jamais — mais vous le pouvez, vous le pouvez.  Et c’est sans limite. Ne laissez pas les autres choisir pour vous. Ne laissez pas les autres dire ce que les kényens pensent. Choisissez vous-mêmes le Kenya dont vous avez besoin.

Les démocraties sont les plus efficaces lorsque le peuple non seulement votent pour eux-mêmes mais lorsqu’ils comprennent leurs responsabilités au coeur d’un système démocratique — lorsqu’ils sont des citoyens actifs, éduqués/sensibilisés et lorsqu’ils participent activement en votant.

Aujourd’hui, le Kenya connaît un grand débat national au sujet de la nouvelle constitution. Ce débat se finira par un référendum en août. La coopération entre le Président et le Premier Ministre pour appuyer le processus d’examen de la constitution est très encourageante. Mais l’ultime responsabilité, le vrai moteur, ne dépend par d’eux, il dépend de vous. Cela dépend du peuple du Kenya. Grâce à votre participation, votre vote, vous aurez une opportunité unique de renforcer les institutions démocratique du Kenya; tout comme lorsque le drapeau kényen fut hisser le soir de l’indépendance à minuit, vous avez une chance unique de créer des opportunités pour aider la nouvelle génération du pays à développer son immense potentiel.

Les États-Unis appuie fortement le processus pour des réformes constitutionnelles, y compris l’aide pour l’enregistrement des électeurs et l’éducation civique, afin que les kényens soient familiarisés avec le projet de constitution que votre parlement a examiné et pour leur permettre de prendre des décisions en connaissance de cause. Mais, je me répète, c’est votre décision, à vous seuls. Vous, le peuple du Kenya, devez faire ce choix — un choix pour le Kenya par les kényens.

Et alors que vous êtes en train d’écrire une nouvelle page d’histoire de votre pays, de résister à ceux qui tentent de vous diviser sur les questions d’ethnicité, de religion ou de région — et d’ailleurs, la peur a toujours état un outil efficace utilisé depuis des centaines d’année de par le monde et utilisé abondamment dans votre pays dans le passé.  Depuis trop longtemps, les politiciens opportunistes ont établi un système du tout ou rien — votre groupe est soit avec nous soit contre nous, et les ressources de l’État ont été gâchées par les vainqueurs au lieu d’être considérées comme un droit justifié du peuple kényen.

Lorsque ce groupe de politiques néfastes va jusqu’à tenir des propos extrêmes comme lors des dernières élections post-électorales au Kenya, cela se termine par des images qui vous choquent tous — et qui choquent le monde entier. Maintenant, les kényens doivent effectuer un choix délibéré et difficile — c’est-à-dire rejeter les politiciens qui divisent, réconcilier leurs communautés, reconnaître les injustices du passé pour ne pas entretenir de profonds ressentiments plus tard. Cela requière une force intérieure profonde — force que vous pouvez, et devriez, tirer de votre diversité.

Faire de la jeunesse kényenne une source d’innovation et de vison. Une volonté d’obtenir un changement transformationnel — ce genre de changement qui devrait avoir lieur une fois dans votre vie. Je fais particulièrement appel à la jeune génération — l’épine dorsale de ce pays, à la prochaine génération de leaders kényens. Votre énergie est contagieuse, et votre enthousiasme n’a pas de frontière. Vos idées et votre voix pourront permettre la création d’un Kenya stable, démocratique et prospère, le Kenya que tout le monde ici veut voir — et, franchement, que nous souhaitons voir aussi.

Et vous avez un tenace supporteur aux États-Unis.  Les relations entre le Kenya et les États-Unis d’Amérique sont parmi les plus importantes des relations que nous entretenons en Afrique; une relation forte et de longue date depuis votre indépendance. Des milliers de volontaires de l’American Peace Corps ont appris dans vos écoles et vos villages. Des centaines d’entrepreneurs américains ont travaillé dans des sociétés américaines qui ont un siège régional à Nairobi ou Mombasa. Et le Gouvernement américain a construit sa plus grande ambassade de l’Afrique subsaharienne dans votre pays.

Tant dans les moments de crise que dans les moments de joie, nous avons bâti avec le Kenya des relations politiques et économiques fortes et efficaces. Nous avons travaillé ensemble en tant que partenaires et amis pour s’attaquer aux problèmes les plus difficiles à résoudre dans la région. Mais une vraie amitié — et j’espère que vous pardonnerez — mais une vraie amitié nécessite une honnêteté de toute part. Alors si parfois nos remarques sont parfois franches, c’est parce que notre foi pour le Kenya est sans limite.

Maintenant, croyez-moi, je le sais d’après mon expérience personnelle, apporter du changement n’a jamais été tâche facile. Et apporter un changement dans un pays comme le Kenya est extrêmement difficile. Mais je sais aussi par expérience que c’est tout à fait possible, c’est déjà arrivé dans d’autres endroits du monde. Lorsque j’étais un jeune sénateur, j’ai visité les capitales de Sarajevo et Pristina, dans les Balkans. Des Balkans au Moyen-Orient jusqu’à l’Europe de l’Est, j’ai vu un avenir sombre se transformer, grâce à la volonté du peuple, en un avenir meilleur.

Dans les années 90, j’étais à Sarajevo (Bosnie) et à Pristina (Kosovo) où j’ai assisté au carnage humain et vu des rivières de sang; le nettoyage ethnique que nous pensions impossible en Europe avait eu lieu. J’ai vu ce carnage et la haine. Je me suis trouvé dans des camps de réfugiés. Je me suis retrouvé dans des maisons où j’ai entendu des histoires sur comment les voisins, amis depuis toujours, se sont littéralement tranchés jusqu’à la mort une fois que l’appel à la violence fut lancé par Slobodan Milosevic. La haine semble ne pas connaître de limite et ne jamais s’arrêter.

Mais, les peuples de ces pays ont fait un choix. Ils ont tous rejeté la violence. Ils ont oublié le passé et regardent désormais vers l’avenir. Et ils ont décidé d’envoyer leurs criminels à la Cour internationale pour rendre compte de leurs responsabilités, ce qui était nécessaire pour la suite du processus de réconciliation.

C’est un choix qui n’a pas seulement changer leur futur mais qui a changé aussi le futur de toute une partie de l’Europe. Et il y a un an à peine, c’était la Roumanie qui célébrait son 20ème anniversaire de la chute du communisme et du Mur. Et j’y ai dit: « Maintenant, nous pensons à l’Europe centrale et lorsque nous pensons à l’Europe centrale, nous ne pensons pas à ce que nous pouvons faire pour vous mais plutôt à ce que nous pouvons faire avec vous« .

J’espère, dans mes prières, que peu après ce changement monumental et nécessaire qui aura lieu dans ce pays, nous ne parlerons pas de ce que nous pourrons faire pour vous mais de ce que nous pourrons faire avec vous, parce que vous avez commencé à vous rendre compte du potentiel unique que votre pays possède. Le changement est à votre portée. Le même changement qui a eu lieu dans d’autres parties du monde, y compris en Irak, peut avoir lieu ici.

Mesdames et messieurs, il n’est écrit dans aucun livre que le vent du changement ne peut pas souffler en Afrique. Le 12 décembre 1963, une nouvelle journée se levait au Kenya, une journée remplie de promesses pour un avenir meilleur. Dans les jours et mois qui suivent, vous devez — et avez la chance — de participer activement à la réalisation de ces promesses, comme vous ne l’avez jamais fait ces dernières 30 années; réaliser les rêves des personnes présentes 47 ans auparavant lors du hissement de drapeau kényen.

Et je voudrais finir par quelques mots du Président Johnson tirés de la fin de sa lettre adressé au Premier Ministre Kenyatta en 1963 : « Que la responsabilité de la liberté ressorte le meilleur qui est en vous, et faites que cela profite à toutes les futures générations, pas encore nées« . Et bien, je dirai la même chose aujourd’hui.

Asante sana.  Que Dieu vous garde (applaudissements). Que Dieu garde le Peuple du Kenya (applaudissements). Et que Dieu garde l’Amérique. Merci beaucoup. N’abandonnez pas votre pays. Merci (applaudissements).

FIN       11 h 23 (heure locale)


Et pour les plus sérieux, la vidéo de 45 minutres remplies de questions-réponses…

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