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Et oui !!! 43 tribus !!

Donc, si vous avez répondu 42 tribus (soit 73% des participants) à la question pour le concours kikoi et bien, dommage, c’est raté !!! D’ailleurs, le concours est fermé, pas un seul gagnant donc tirage au sort dans la journée…

Car il y a bel et bien 43 tribus au Kenya… la dernière tribu reconnu officiellement par l’administration de Kibaki en 2007 étant les nubiens de Kibera…

Vous pouvez ignorer les 139 pages qui parlent de « 42 tribus » (dont le Petit futé, le Guide du Routard, l’Union africaine,) et saluer les 4 pages qui parlent de « 43 tribus ».

Et voici l’histoire des nubiens… les oubliés du Kenya…

Vers la fin du XIXème siècle, lorsque le Soudan était sous la tutelle anglo-égyptienne, l’armée britannique enrôlait de force les soldats soudanais de la région de Nubia pour l’armée turco-égyptienne. Ces soldats soudanais ont joué pendant des années un rôle très important défendre toute la région de la corne d’Afrique orientale contre les forces allemandes et italiennes installées en Somalie, au Soudan et en Tanzanie… que ce soit durant la première et la deuxième guerre mondiale.

Après une mutinerie en 1897, l’armée anglais a décidé de les ramener au Kenya et de leur attribuer un terrain/camp dans la ville de Nairobi. Ce camp fut appelé par les nubiens « Kibra« , ce qui signifie dans la langue nubi « le pays de la forêt« … En 1955, 3 000 nubiens vivaient à Kibra; et un siècle après, ce lieu –  désormais connu sous le nom de Kibera, un des plus grands bidonvilles d’Afrique – est toujours habité par des nubiens; et l’on compte environ 100 000 nubiens au Kenya.

Les nubiens et Kibera d’avant….
Les nubiens du Kenya (avant)
Les nubiens du Kenya (avant) Les nubiens du Kenya (avant) Les nubiens du Kenya (avant) Les nubiens du Kenya (avant) Les nubiens du Kenya (avant)

Jusqu’à l’indépendance du pays en 1963, les nubiens étaient appelés « personnes sous protection britanniques » mais ils étaient censés recevoir la nationalité kényenne une fois le pays proclamé indépendant et devenir propriétaire du terrain de Kibera. Mais cela n’a pas été le cas et la plupart des nubiens de Kibera se sont trouvés sans nationalité.

Aujourd’hui encore, 50% de la population des nubiens vivent à Kibera, l’autre moitié ayant quitté le bidonville pour vivre dans des villages du Kenya généralement habités principalement par des nubiens. Et parmi les nubiens, beaucoup sont toujours sans nationalité (environ 13% des adultes ou plus) et peinent à obtenir la nationalité kényenne.

Prenons le cas d’Abdulhaleem El-Busaidy: on lui a refusé la nationalité kényenne en 2010 parce qu’il n’avait pas le certificat de naissance de son grand-père. Un officier lui a indiqué qu’à cause de son appartenance ethnique, sa nationalité doit être vérifiée conformément à une circulaire secrète stipulant que:

« Pour les asiatiques et les arabes, un certificat justifiant la nationalité des parents et des grands-parents est nécessaires« .

Cette circulaire, de la section 8 du Registration of Persons Act s’applique encore actuellement pour les populations vivant près des frontières kényennes (comme les somalis, les borans et les gabras) ainsi que des groupes ethniques particuliers (comme les nubiens, les arabes de la côte et les sud-asiatiques).

Une situation pénible pour les nubiens et autres groupes ethniques, pour la plupart musulman, car la majorité doit obtenir les documents souvent inexistants et passer une interview devant des officiers corrompus.

J’ai été voir la personne en charge de la délivrance des cartes d’identité et elle m’a demandé si j’étais musulman et j’ai répondu « Oui » alors elle m’a dit « Ok, nous ne réglons pas les problèmes des musulmans ici »

Depuis que les nubiens ont été reconnus par le Président Kibaki en 2007 comme étant la 43ème tribu officielle du pays, les choses ont quelque peu changé. La plupart d’entre eux ont désormais une carte d’identité mais la discrimination sociale perdure et les nubiens sont toujours marginalisés; 70% des nubiens sont sans travail et seulement 2% des enfants atteignent les études secondaires… et même à Kibera, la communauté nubienne est exclue des projets de réhabilitation urbaine lancé par le Gouvernement kényen et pire encore le gouvernement refuse de leur attribuer les 4 000 hectares de terrain de Kibera.

Les nubiens et Kibera d’après
Les nubiens du Kenya (après)
Les nubiens du Kenya (après) Les nubiens du Kenya (après) Les nubiens du Kenya (après) Les nubiens du Kenya (après) Les nubiens du Kenya (après)

Reférences

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Traduction d’extrait des rapports « Nationality and Discrimination: The Case of Kenyan Nubians« ; « Nubians: Numbers and Voices » et « IslamKenya Bulletin« 

Pour voir toutes les photos du peuple nubien et de Kibera d’avant et d’après, rendez-vous sur le site NubiansinKenya.com, créé par Greg Constantine.

Et ce texte français sur l’apatridie des nubiens du Kenya

    Vendredi était un jour froid et pluvieux mais cela n’a empêché des centaines de milliers de personnes à venir à Uhuru Park pour assister à la cérémonie de promulgation de la nouvelle constitution. C’était la fête à Nairobi !!

    La cérémonie était également diffusée en direct sur toutes les chaînes kényennes.

    Pour ceux qui ont raté les moments forts, voici une vidéo de 8 minutes comprenant un petit passage de la parade militaire, puis le discours du Vice Président Kalonzo Musyoka (un pro du retournement de veste), du Premier Ministre Raila Odinga et du Président Mwai Kibaki, suivi par la signature de la nouvelle constitution et 21 coups de canon.

    Bonne nuit les petits...Trop marrante la voix de Kibaki !! Elle me fait toujours penser au gros nounours de « Bonne nuit les petits« …. Un voie graaaaaaaaaaave qui loooooooonge leeeeeeeeees mooooooooots ! Et qui endort un peu….  rrrrrrr !!

    Chaque mot prononcé par Raila Odinga a été applaudi par une foule en délire – on peut l’entendre sur la vidéo – et le premier ministre (et son parti) est sans aucun doute le grand gagnant de cette nouvelle constitution, plus de pouvoirs pour lui…  A un tel point que beaucoup pensent (chut, il ne faut pas le dire) qu’il sera notre prochain président en décembre 2012.

    Notons aussi un fait rarissime, l’ancien président Daniel arap Moi était également présent mais s’est fait très discret.  Très religieux et donc partisan du camp du « Non« , il s’est fait conspuer par la foule – fait très rare je le répète – à un tel point que le monsieur-au-micro a demandé à la foule de se contenir et marquer un peu de respect pour ce vieux monsieur qui a du rendre un peu de ces terres.

    (suite…)

    Joe Biden au Kenya, son discours !

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    Voilà le discours prononcé par Joe Biden lors d’une conférence au Kenya…  Certains pensent que c’est un des meilleurs discours prononcés par un représentant étranger au Kenya. Hmmmm….

    Et aussi en bas de l’article, une autre vidéo de 45 minutes de questions-réponses !

    Et pour ceux qui ne parlent pas anglais, ci-dessous la traduction du discours officiel.

    MAISON BLANCHE

    Bureau du Vice-Président

    9 juin 20100

    DISCOURS DU VICE-PRESIDENT JOE BIDEN DEVANT LES ETUDIANTS DE L’UNIVERSITE DE NAIROBI, KENYA

    Centre de conférences international Kenyatta
    Nairobi, Kenya

    10 h 58 (heure locale)

    VICE-PRESIDENT BIDEN:  Bonjour, mon nom est Joe Biden.  Je travaille pour Barack Obama.  (rire et applaudissement)

    Bon, je sais que personne au Kenya ne connaît Barack Obama, mais je peux vous affirmer que pendant toutes mes années de sénateur – j’étais membre d’un comité intitulé Comité pour les relations étrangères – j’ai participé à beaucoup de travaux touchant l’Afrique, et à chaque fois que j’entendais parler du Kenya, cela venait de Barack Obama. En plus de recevoir vos messages d’amitié, il vous envoie tout son amour.  (applaudissements)

    Et Wangari, c’est un honneur d’être avec vous. J’ai l’habitude ces derniers jours d’être à côté des Prix Nobel (rire). Je travaille pour un d’entre eux, j’ai la chance d’en rencontrer un ici, notre Secrétaire pour l’énergie en est un aussi — je me trouve vraiment inefficace, moi qui n’est pas de Prix Nobel de la paix (rire). Mais je suis très honoré d’être avec vous, vraiment (applaudissements). Merci beaucoup.

    (suite…)

    Ouahh !!! Comme le temps passe vite…  trop vite !!!
     

    Même pas le temps d’écrire un article; alors une fois n’est pas coutume, je vous balance les dernières nouvelles du pays en vrac…  à trier, à lire, à jeter, à commenter, bref, vous en faites ce que vous voulez !
     

    Le drapeau kényen flottera dans l’espace !!
    Ashish au Kenya ??Et oui, du moins, on l’espère…

    Le 16 février dernier, le Premier Ministre Raila Odinga a remis officiellement le drapeau kényen à Ashish Thakkar, un entrepreneur multimilliardaires habitant la ville Dubai qui a payé près de 150 000 euros pour voyager dans le Virgin Galactic. Pendant son séjour en Afrique de l’Est, il a également effectué une visite en Tanzanie et en Ouganda où on lui a également remis un drapeau… Ashish est né en Angleterre mais il a vécu 15 ans en Afrique de l’Est (Kenya et Ouganda) et il est actuellement aux Etats-Unis en pleine formation spacetrip.
    En tout cas, avec un prénom comme le sien, le décollage risque d’être rapide, le vol [plané] doux et la descente [atterissage] difficile (plus d’info sur l’article du Nation).
     

    De la science-fiction made in Kenya !!
    Il y a eu le Sundance Festival fin janvier 2010… On retiendra de ce festival 2010, la présence de Banksy, célèbre artiste urbain contemporain, qui y a présenté son dernier film « Exit through the gift shop« . Mais un autre film a retenu mon attention, « Pumzi« , le premier film de science-fiction kényen
    Pumzi, premier film de science-fiction du Kenya
    La tenue de l’actrice sur cette photo me rappelle étrangement celle de Laetitia Casta lors de la cérémonie des César (on parle même de cela au Kenya).

    « 35 ans après la troisième guerre mondial, une guerre écologique, le monde est totalement détruit et l’eau n’est plus… Des survivants en Afrique de l’Est sont alors réduits à vivre en communautés réduites coupées du monde, mais une jeune femme possèdant une graine boit se battre contre les gouvernants pour ramener la vie sur terre » et la bande-annonce ci-dessous…

    Voir également le site Internet Pumzithefilm

    Wanuri KahiuLe film a été réalisé par Wanuri Kahiu.
    Pumzi est son deuxième long métrage car elle a déjà réalisé en 2005 « From a Whisper« , film catastrophe sur l’attentat du 7 août 1998 à Nairobi qui a gagné cinq prix à l’African Movie Academy Awards en 2009. Voir également la bande-annonce de « From a Whisper » sur le site Internet FromAWhisper

    Verra-t-on Pumzi au Kenya ?? Et bien, c’est ce que Wanuri se demande car il y n’a pas de marché au Kenya et la distribution du film y sera difficile pour ne pas dire impossible… Mais je ne doute pas que le film sera diffusé dans quelques salles cette année et le DVD disponible surement en vente dans quelques magasins.

    Du tapis de bouse au tapis rouge…
    Ajak DengC’est l’histoire de la nouvelle top modèle du moment, Ajak Deng, une réfugiée soudanaise qui vit actuellement à Melbourne et commence petit à petit à travailler pour les plus grands, dont L’Oréal Melbourne.

    Ajak se souvient de son enfance comme une période très difficile, à fuir la violence et dormir dans des huttes improvisées. « Certaines journées étaient très dures. Passer son temps à courir et se cache pour ne pas rester dans le village… Courir avec de la nourriture, des couvertures, dès fois je ne pouvais pas, je restais assise et pleurais »

    A l’âge de 12 ans, Ajak a fuit le Soudan pour habiter avec ses quatre frères et ses trois soeurs dans un camp de réfugiés au Kenya. Sa mère est morte dans ce camp de la malaria. « Nous devions construire notre propre brique pour faire notre hutte… je devais prendre soin de ma soeur car elle n’avait que six mois lorsque ma mère est morte… lorsque je sais appris que j’allais en Australie avec elle, je me suis dit: ‘Enfin, je quitte ce pays’« .

    Ajak et sa famille sont arrivées en Australie en 2005… Et Ajak n’a eu qu’une seule volonté, réaliser son rêve : être top modèle !!

    Et c’est fait, bravo à elle !!
     

    (suite…)

    Si vous ne le savez pas encore*, les Etats-Unis ont décidé quelques jours après la tentative d’attentat ratée d’Umar Farouk Abdulmutallab, passager du vol Amsterdam-Detroit du 24 décembre 2009, de modifier la liste des pays « terroristes« .

    On a appris alors que la nouvelle liste comprenait désormais 14 pays – quatre pays (Cuba, Iran, Soudan et Syrie) considérés comme des Etats « promouvant le terrorisme » et 10 autres considérés comme « d’un intérêt particulier« , c’est-à-dire « à surveiller de près« .

    Fuck de l'Afrique de l'EstDonc, toutes les personnes voyageant depuis (ou en transit) ces 14 pays ci-dessous – Cuba, Iran, Soudan, Syrie, Afghanistan, Algérie, Irak, Liban, Libye, Nigéria, Pakistan, Arabie saoudite, Somalie et Yémen – devront être fouillées au corps, passer dans des scanners spéciaux pour détecter toute substance explosive et soumettre leurs bagages à main pour inspection.

    On constate tout de suite que deux de ces pays ont une frontière commune avec le Kenya (le Soudan et la Somalie) et en faisant une synthèse des évènements survenus au Kenya ces derniers mois (sériés ci-dessous), on peut arriver à la conclusion que le Kenya fait surement « officieusement » parti de cette liste.

    Et pourquoi pas le Kenya ??

    • Le Kenya a une frontière commune avec la Somalie et le nombre de somaliens présents au Kenya ne cesse de grandir.  On peut dire qu’il y a entre 0.5 et 1 million de somaliens kényens (somaliens de nationalité kényenne) et on peut ajouter à ce chiffre entre 300 000 et 450 000 somaliens réfugiés/exilés au Kenya.  La plupart des Somalis du Kenya vivent dans la ville de Garissa (à l’est du pays) et les Somalis de Nairobi vivent dans le quartier d’Eastleigh;

    (suite…)