La politique de la peur est devenue une expression bien connue, surtout depuis l’attentat du 11 septembre… et la guerre contre le terrorisme et son axe du mal qui s’en est suivi.

D’ailleurs, dans notre monde d’aujourd’hui, nous vivons constamment sous la politique de la peur: la peur du terrorisme, la peur de la crise économique, la peur de l’autre… À un tel point que certains analystes politiques vous diront que la politique de la peur est désormais une des caractéristiques principales de la vie contemporaine, et surtout la vie publique américaine depuis 911.

Définition et application
Cette expression signifie utiliser la peur de la population pour les sensibiliser à des messages politiques et, ultimement, aux fins d’adopter des mesures politiques…

On peut comprendre alors pourquoi cette politique de la peur – basée sur le fait que la mentalité des gens n’est pas guidée par la pensée mais par l’impulsion et l’émotion – semblerait être une pratique utilisée par l’armée américaine basée dans la région pour attirer l’attention des internautes kényens.

La peur diffusée sur Google Ads par les US !!
Et je suis sûr que la plupart d’entre vous (les lecteurs habitant l’Afrique de l’Est) ont vu ces pubs sur le web…

Plusieurs internautes ont écrit à Google pour demander à ce qu’ils arrêtent la publication de ce genre de publicités.  Et lorsque vous cliquer sur la pub, vous atterissez sur un site qui concerne la Somalie et financé par AFRICOM (United States Africa Command) qui est un commandement unifié pour l’Afrique administré par le Département de la Défense  des États-Unis !!

Google abuse !
C’est affligeant de voir que le Département de la Défense des États-Unis finance des publicités ciblées, certaines montrant des corps mutilés, la plupart publiant des mauvaises qui font peur ou qui ont pour but de terroriser la population  !

Les pubs sur le web ne me dérange pas, de toute façon, nous sommes constamment bombarder de pubs alors mon cerveau/mes yeux savent faire abstraction. Mais là, franchement, Google abuse…. car certaines publicités sont limites, comme celle du corps mutilé trainé et tiré à la corde par un milicien d’Al-Shabaab.

Franchement, Google, je n’ai pas envie de voir un corps calciner et trainer à terre lorsque je suis sur YouTube avec mes enfants… vraiment, pourquoi ???  Pourquoi autoriser des pubs qui sont contraire à vos termes ?? Une pression du gouvernement américain ??

Débat Obama – Romney
Hier soir, dans le dernier débat présidentiel entre Obama et Romney, le mot « Somalie » n’a été prononcé qu’une seule fois !

Dans un nombre limité de cas en Somalie, l’armée américaine a agi directement contre les membres d’al-Qa’ida, y compris les membres d’al-Shabaab, qui mettent tous leurs efforts pour provoquer des actes terroristes contre les États-Unis et nos intérêts

Et bien Obama a oublié de rajouter ceci:

Et nous payons même Google pour publier des pubs violentes pour faire peur au population – et surtout aux petits enfants –  afin de les pousser lire notre site de propagande contre les miliciens d’al-Shabaab et à appuyer notre cause.

Et là, je me demande si les américains ont eu ce genre de publicité hier soir sur leur page YouTube en regardant le débat politique avec les enfants.

Photomontage – And make no mistake; justice will be done (Romney)

Si vous ne le savez pas encore*, les Etats-Unis ont décidé quelques jours après la tentative d’attentat ratée d’Umar Farouk Abdulmutallab, passager du vol Amsterdam-Detroit du 24 décembre 2009, de modifier la liste des pays « terroristes« .

On a appris alors que la nouvelle liste comprenait désormais 14 pays – quatre pays (Cuba, Iran, Soudan et Syrie) considérés comme des Etats « promouvant le terrorisme » et 10 autres considérés comme « d’un intérêt particulier« , c’est-à-dire « à surveiller de près« .

Donc, toutes les personnes voyageant depuis (ou en transit) ces 14 pays ci-dessous – Cuba, Iran, Soudan, Syrie, Afghanistan, Algérie, Irak, Liban, Libye, Nigéria, Pakistan, Arabie saoudite, Somalie et Yémen – devront être fouillées au corps, passer dans des scanners spéciaux pour détecter toute substance explosive et soumettre leurs bagages à main pour inspection.

On constate tout de suite que deux de ces pays ont une frontière commune avec le Kenya (le Soudan et la Somalie) et en faisant une synthèse des évènements survenus au Kenya ces derniers mois (sériés ci-dessous), on peut arriver à la conclusion que le Kenya fait surement « officieusement » parti de cette liste.

Et pourquoi pas le Kenya ??

• Le Kenya a une frontière commune avec la Somalie et le nombre de somaliens présents au Kenya ne cesse de grandir.  On peut dire qu’il y a entre 0.5 et 1 million de somaliens kényens (somaliens de nationalité kényenne) et on peut ajouter à ce chiffre entre 300 000 et 450 000 somaliens réfugiés/exilés au Kenya.  La plupart des Somalis du Kenya vivent dans la ville de Garissa (à l’est du pays) et les Somalis de Nairobi vivent dans le quartier d’Eastleigh;

• Le Kenya a déjà connu deux attaques terroristes, une sur l’Ambassade des Etats-Unis en août 1998 et un autre sur un hôtel et avion israëliens en novembre 2002 ;

(suite…)