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Tous les médias d’information vous diront qu’Obama est toujours fortement apprécié par la population kényenne… Et oui, fils d’un père de nationalité kényenne, Obama est encore considéré comme un enfant du pays, et ce malgré le fait qu’il n’ait jamais vécu au Kenya et n’a très peu d’attache avec le pays !!

Encore ce matin, sur la BBC, deux femmes vivant à Kisumu ont déclaré qu’elles supportaient Obama et lorsque le journaliste leur a demandé si les kényens avaient bénéficié de l’élection d’Obama en 2008, la réponse a été:

« OUI… surtout dans la région de la ville natale de la grand-mère d’Obama, Kogelo… qui a désormais un musée, une toute nouvelle route et qui est devenu une destination touristique !! »

Et pourtant, si vous regardez de plus près les relations passé entre le Kenya et Obama, cela n’a pas toujours été facile et Barack Obama a été très dur avec le Kenya.  Mis à part les bonnes relations politico-militaires de longue durée entre le Gouvernements kényen et américains qui ont permis d’établir une relation cohérente (essentiellement pour lutter contre le terrorisme dans la région, relations instituées par son opposant George W. Bush d’ailleurs: implantation d’une base militaire au Kenya, interventions militaires en Somalie, appuis de l’AMISOM en Somalie, etc.), Obama a continuellement critiqué les politiciens kényens pour ensuite rayer le pays de sa carte

Lire aussi le discours d’Obama au Ghana
Lire aussi l’interview d’Obama à la télévision kényenne

Il faut savoir que les liens étroits entre le Kenya et Obama ont été utilisés pendant des années par les républicains (et les « birthers« ) pour attaquer Obama… Habillé de l’habit traditionnel de Lamu, Obama est devenu un musulman; photographié à côté d’Odinga, Obama est devenu un marxiste-djihadiste qui promeut la loi Sharia dans le pays et brûle des églises… Lorsque l’on parle de son passé, Obama n’est pas né aux États-Unis et n’est pas de nationalité américaine (les fameux « birthers« ) et lorsque l’on mentionne son beau-frère et autres membres de sa belle-famille, Obama est devenu le « mouton blanc » qui ne fait rien pour aider les pauvres « moutons noirs«  (lire interview de George Obama); et lorsqu’ils aident certains membres de sa famille à s’installer aux US, on parle d’abus de pouvoir et on le condamne…

Bref, toutes ses polémiques et fausses informations (Twitter Bombs) ont forcé Obama à se distancer du Kenya pour attirer l’électorat blanc de la classe moyenne ainsi qu’un électorat plus jeune…  Et ce, au profit de la communauté noire aux États-Unis qui apprécie de moins en moins Obama.

Le Kenya ne voterait pas Obama
La BBC nous apprend que 66% des kényens voteraient Obama en 2012, contre 88% en 2008, soit une chute de 19%.  Encore plus incroyable, la BBC nous dit que Mitt Romney a le plus de supporter au Kenya que nul pas ailleurs dans le monde !!

Beaucoup de kényens sont déçus du fait qu’Obama n’ait jamais visité le Kenya, et ce malgré plusieurs promesses (lire discours de Joe Biden)… Aussi, le fait qu’Obama ait visité l’Égypte et le Ghana en Afrique, et s’est félicité du modèle démocratique ghanéen, pour laisser le Kenya de côté a été très mal digéré.  Enfin, beaucoup se sont imaginés que la victoire d’Obama leur permettrait d’obtenir plus facilement des visas et d’autres avantages et cela n’a jamais été le cas !!

Mais Obama a perdu en popularité surtout à cause de ses opinions sur les faits de société et le manque d’une vraie politique africaine !! Voici en gros les raisons pourquoi Obama ne serait jamais président du Kenya…

L’AVORTEMENT – L’administration Obama a fait pression sur le peuple et les politiciens kényens pour que la nouvelle constitution autorise l’avortement au Kenya; de plus, le financement (douteux) de groupes de jeunes et l’organisation de forums pour promouvoir la ratification de la nouvelle constitution a été mal vu et sensibiliser les jeunes aux questions sociétales sur l’homosexualité et l’avortement a été très mal apprécié.

MARIAGE GAYObama a ouvertement appuyé le mariage homosexuel au début de cette année, ce qui est en contradiction avec les opinions de la société kényenne vu que 96% des kényens rejettent l’homosexualité. Le National Council of Churches a dit clairement « Nous ne croyons pas à l’avancée des droits des gays » et les musulmans du Kenya ont fortement condamné la position d’Obama (lire les 321 commentaires ici)

PARTY BOY – La « gay party » organisé par l’ambassadeur des États-Unis au Kenya en juin 2012 a été très mal vu par les autorités… D’ailleurs, l’ambassadeur Scott Gration a démissionné quelques heures après !

MOINS BIEN QUE BUSHObama a tout simplement été moins bon que Bush concernant les problèmes africains et sur tous les niveaux:

  • Alors que Bush a injecté beaucoup d’argent pour lutter contre le SIDA en Afrique avec sa campagne (ABCD – Abstinence, Be aware, Condom, Depistage). Pendant des années, l’administration Bush a financé la lutte contre le SIDA en Afrique (programme Pepfar), peu après l’arrivée d’Obama, le programme a été gelé pour manque de financement puis réutilisé/remodeler par Obama;
  • Bush a fait beaucoup pour appuyer le Gouvernement Kibaki contre l’axe du mal et avait compris l’importance de lutter contre les milices islamistes dans la région en appuyant l’intervention de l’Éthiopie en Somalie.  Quant à elle, l’administration Obama a toujours été sceptique concernant l’intervention américaine dans la région et opposé à l’intervention armée du Kenya en Somalie. La réalité a vite rattrapé Obama et le gouvernement américain a bien compris que ne rien faire dans la région serait une grande erreur; néanmoins, la Somalie est toujours un mot tabou vu qu’il n’a été prononcé qu’une seule fois dans la dernier débat présidentiel sur la politique étrangère aux États-Unis.

Voilà, alors que le Gouvernement Bush avait fortement sa politique africaine, Obama a peu offert à l’Afrique… Certains analystes iront même jusqu’à dire qu’Obama n’a rien fait pour l’Afrique et que même Clinton (qui avait fait peu) a fait beaucoup en comparaison avec Obama.

Ajoutez donc à cela le fait qu’Obama appuie des opinions sociétales qui sont totalement opposées aux opinions de la société kényenne (et africaine en générale), et bien Obama n’a plus rien à attendre de l’Afrique et des africains, et ces derniers ont déjà fait une croix sur le nom Obama…

D’ailleurs, je pense que si Obama vivait au Kenya, il serait vite considéré comme un hérétique !!!

Mais voyons les choses du bon côté, Obama sera réélu et les kényens iront dancer dans la rue

Et, et, et… cela sera tout !!

Pas de jour férié…

Pas de célébration officielle

Et puis, nous avons nos propres problèmes à résoudre et nos propres chats(politiciens) à fouetter !!

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Entretemps, au Kenya, on s’amuse avec des taureaux !! Un taureau noir nommé « Obama » et un taureau blanc à tâches marrons et noirs nommé « Romney« … et comme le souligne un commentaire sur Youtube, « Pourtant Romney n’est pas une race mixte » 

Et vous pouvez lire tous mes articles qui parlent d’Obama ici !!

Le mois dernier, le Gouvernement britannique a eu l’idée de lancer un nouveau programme afin de surveiller toutes les communications nationales.

La mise en place d’une telle initiative, appelée « Communications Capabilities Development Programme (CCDP)« ,  sous-entend que le gouvernement surveillera en temps réel toutes les conversations téléphoniques, emails et SMS de la population anglaise ainsi que sur les sites sociaux tels que Facebook, Twitter, etc.

La raison de cette initiative, la montée en puissance de la cybercriminalité et, surtout, la lutte contre toute menace terroriste lors des prochains Jeux olympiques d’été de Londres !

Sur BBC, un journaliste s’est donc posé la question suivante :

« Si le gouvernement britannique trouve cette initiative légitime et l’appuie, pourquoi continue-t-il donc de montrer du doigt les pays qui appliquent ou souhaite appliquer ce genre d’initiative chez eux, comme la Chine ? Et cette prise de position ne favoriserait-elle pas la mise en place de ce genre de programme dans d’autres parties du monde ?« 

Et là, vous vous dites:

« Oh de toute façon, je vis au Kenya, aucun problème !« 

Et bien non, bien au contraire !!
On savait déjà que le gouvernement kényen surveillait de très près les SMS, et ce  depuis que le Kenya est officiellement entré en guerre en Somalie. Je disais d’ailleurs sur la page Facebook, le 2 novembre dernier, ceci:

Attention, le gouvernement a annoncé qu’il surveillerait tous les SMS qui mentionneraient Al-Shabab et que tout personne donnant des fausses informations (genre fausse alerte) serait emprisonné !! Donc, évitez les blagues Shabab par SMS

Et bien, le gouvernement kényen a décidé d’entamer la seconde phase, le lancement d’un programme pour tout surveiller, le Network Early Warning System (NEWS) !

En effet, le Communications Commission of Kenya (CCK) – le département chargé de la communication – a créé une équipe spéciale chargée de surveiller les communications sur Internet, y compris les communications personnelles. Ce groupe appelé National Cyber Security Steering Committee va surveiller tout ce qui se dit sur la toile pour ensuite signaler tout incident au Kenya Computer Incident Response Team (Ke-CIRT), un bureau central chargé de lutter contre la criminalité en ligne.

Ce système sera opérationnel dès juillet, et ce malgré le fait que certains spécialistes, juristes et fournisseurs d’accès ont signalé que ce système était en brèche avec l’article 31 de la nouvelle constitution qui garantit le respect du droit de la vie privée (et donc des communications personnelles) et l’article 34 qui garantit la liberté d’expression des journaux, blogs, etc.

Mais que nini…

Tout comme les chevaliers qui disent ni ni, le CCK ne cède pas aux pressions… (désolé, j’adore ce passage)

Il a même annoncé que le Kenya Information and Communications Act l‘autorise à mettre tous les moyens en oeuvre pour combattre la criminalité en ligne.

Il faut noter que la cybercriminalité, d’après la CCK, se place en quatrième place des formes de criminalité dans le pays et coûterait plus de 3 milliards de shillings par an à la zone d’Afrique orientale… Et qu’au début de l’année 2012, une centaine de sites Internet gouvernementaux ont été hackés par un hackeur indonésien.

La cybercriminalité au Kenya, vraiment ??
Mais en lisant entre les lignes, on constate que le gouvernement a également deux autre programmes en tête, en plus de lutter contre la cybercriminalité :

  • Le premier est la lutte contre le terrorisme. La cybercriminalité comprend déjà la lutte contre le cyberterrorisme, c’est-à-dire toute attaque en ligne menée par un groupe terroriste… mais c’est étroitement lié à la lutte contre le terrorisme. Donc toute personne utilisant Internet comme outil de communication et de propagande terroriste ou qui s’amuse à faire des fausses alertes, et autres, risque d’être suivie/mise sous écoute par NEWS.
  • Le deuxième est la lutte contre les messages/textes inflammatoires qui promeut la violence. Une cause beaucoup plus facile à deviner lorsque l’on sait que le Ministre de la communication lui-même a dit :

« Nous avons eu beaucoup de problèmes en 2007 et 2008. Il est désormais impératif que l’on ait un outil d’espionnage qui permet de lutter contre les messages de haine, les spams et autres activités criminelles. Cette année nous aurons des élections présidentielles et nous commençons de nouveau à constater des messages offensifs provenant de la diaspora. Je pense que tout le monde est d’accord sur le fait que nous devons faire attention”.

Vous en pensez-quoi vous ?
Pour ma part, je pense que c’est une bonne chose et je suis pour ! Beaucoup pensent que « si vous n’avez rien à cacher et/ou vous n’avez rien à vous reprocher, et ce genre de système ne vous concerne pas… » Et bien si, cela vous concerne car vous pouvez toujours très bien être la victime !!

Et des victimes, il y en a des milliers par jour !! Vous ne l’aviez peut-être pas remarqué mais Internet possède déjà de nombreux outils et systèmes permettant de lutter contre la cybercriminalité et autre forme de menaces telles que le cyberbullying… Rien qu’un paiement sur la toile avec Paypal (pas Paypal gift, attention) vous donne une protection pour 30 jours, et ceci n’est qu’un exemple !

(suite…)

Peu après l’attentat de samedi à l’arrêt de bus pour MachakosVoir Peperuka sur Google Maps, attentat qui a fait 6 morts et plus d’une soixantaine de blessés, la chaîne CNN a diffusé sur sa chaîne d’information un bulletin d’alerte avec comme image de fond une image ressortie des placards !!

 

Et oui, « Violence in Kenya« , c’est la même image que CNN a utilisé lors des derniers conflits postélectoraux… le petit texte en bas de l’écran détaillant l’information est correct, « Explosion à Nairobi – Explosion mortelle à un arrêt de bus dans la capitale Nairobi« , mais le texte sur le drapeau kényen, « Violence au Kenya« , nous rappelle les mauvais jours !!

Quelques minutes après la diffusion de ce bulletin d’information, les twitteurs kényens – qui sont d’ailleurs très nombreux, le Kenya étant un des pays les plus actifs sur Twitter –  ont lancé deux « hashtags« , #SomeoneTellCNN et #CNNApologise.

Ces hashtags sont très vite devenus des « trending topics« , c’est-à-dire parmi les hashtags les plus partagés à l’échelon mondial.  Les twitteurs kényens (#KOT) demandent à CNN de s’excuser officiellement sur son site Internet ainsi que sur la chaîne de télévision; mais beaucoup se lachent, accusant CNN « d’ignorer l’Afrique » allant jusqu’à utiliser des termes un peu fort comme « chaîne de racistes » qui « pense que l’Afrique ne les regarde pas » et qui « entache le drapeau national du Kenya« … et j’en passe…

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L’envoyé spécial de CNN au Kenya, McKenzie, s’est excusé sur Twitter mais ces excuses n’ont pas satisfait les twitteurs kényens…

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Même Kalenzo Musyoka s’est pris au jeu en disant « Faire passer le Kenya comme un pays dans le chaos alors que nous subissons un acte de terreur est totalement irresponsable de la part de CNN »

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Et une autre personne s’est amusé à appeler CNN pour demander des excuses ou une réponse officielle de la part de la chaîne d’information, les alertant également des hashtags sur Twitter !

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En réalité, il faut avouer que dans ce cas l’utilisation du mot « Violence » est correct car cet acte terroriste est un acte de violence, pour sûr ! Et comme cet acte s’est déroulé au Kenya, le terme « Violence au Kenya » est tout à fait correct… mais il peu en effet prêter à confusion…

Soulignant ceci, on peut en conclure que ce mouvement de protestation sur Twitter n’est en fait qu’un mouvement patriotique de masse, suivi par des milliers de gens qui n’ont pas pris le temps de lire la définition du mot « violence« . Ces patriotes ont à la fois (beaucoup) raison et (un peu) tort !!

Il faut aussi noter que c’est aussi un joli exemple de désinformation sur les réseaux sociaux : comment une masse de gens peut tourner une futile erreur en un mouvement de désinformation/lynchage public sur Twitter !

Dommage que cet élan patriotique ne soit pas répliqué pour se battre contre des problèmes plus nationaux comme la corruption et bien d’autres sujets plus pressants…

Dans son dernier discours lors de la remise du prix TED, le photographe JR nous expliquait comment l’art et la photographie peut changer le monde… Difficile à croire mais c’est une réalité !

L’art et la photographie peuvent faire beaucoup de chose, comme sensibiliser les gens, les aider à se remettre d’une situation difficile, à crier leur colère, à guérir ses maux, à ne pas oublier, etc…

Boniface MwangiNe pas oublier, c’est ce que fait ce jeune photographe Boniface Mwangi – que j’avais déjà nommé dans mon article sur les photographes vivant au Kenyaavec son projet « Picha Mtaani« .

Donc, voilà, pour ne pas oublier !!!  Cela dure 23 minutes, on y voit Boniface en pleurs, nous expliquant le contexte derrière quelques-unes de ses photos !!

Pour ne pas oublier…
Notez que la vidéo est pour les grands seulement (+18ans).

Boniface Mwangi en bref
Photo-journaliste employé à plein temps par le Standard Newspaper en 2007, Boniface a connu sa première vraie montée d’adrénaline en couvrant le raid de la police dans le bidonville de Mathare en 2007 (à la recherche de Mungiki).

(suite…)

C’est marrant, ces derniers jours, trois personnes m’ont posé la même question:

« Penses-tu que la démocratie peut exister en Afrique ?« 

Gado - Démocratie dans le mondeEt bien, je reste optimiste et murmure un petit « oui, la démocratie peut exister en Afrique si… et si… et si…« .

D’autres, moins optimistes que moi n’hésitent pas à dire que cela prendra des centaines d’années avant que les pays d’Afrique connaissent la démocratie.

Bon, pourtant, il y a des bons exemples, comme le Ghana, la Mozambique et il y a eu de nombreuses élections dernièrement, comme au Nigéria, à Djibouti, en Ouganda (euh).

Hmmm… Mais le plus triste est que plus le temps passe – et les élections approchent, plus je perd espoir et me dis que la prochaine élection présidentielle en décembre AOUT 2012 (merci Mymy) au Kenya sera un vrai fiasco.

Let’s wait and see….

En fait, déjà actuellement, ce que l’on vit au Kenya est un vrai fiasco !

Le fiasco des Ocampo 6 !!
Les Ocampo 6Si vous suivez les nouvelles du Kenya (ou notre page Facebook) alors vous avez sûrement appris que les six présumés coupables de crimes commis lors des conflits post-électoraux sont partis vendredi dernier pour La Haye (Pays-Bas) afin d’y entendre les chefs d’accusation.

Entretemps, les Nations Unies ont refusé la demande du Kenya pour reporter le jugement d’une année, demande faire par le Gouvernement craignant que le jugement déstabilisera l’organisation des prochaines élections.

Hier, les Ocampo 6 sont revenus à Nairobi, accompagnés de leurs 40 moutons, et un rally politique a été organisé en centre ville pour accueillir ces « héros nationaux » ! Bizarrement, un deuxième rally était organisé au même endroit en commémoration des personnes touchés par les derniers conflits; d’où l’abondance de messages de sécurité envoyés ce week-end par les ambassades et compagnies de sécurité – « Ne pas aller en ville lundi« .

Je n’y reviens pas, je n’ai pas encore écrit un seul article sur les Ocampo 6 !!
Comme quoi, j’ai bien tenu ma promesse, moins de politiques !

Nos zéros nationaux !!
Et oui, vous avez bien entendu, les six d’Ocampo sont désormais considérés comme des héros nationaux pour avoir eu le courage de braver ce Tribunal pénal international, administré par des méchantes puissances occidentales.

Durant les deux semaines précédant leur départ, Ruto et Kenyatta se sont assis sur les mêmes podiums, entourés de prêcheurs et guérisseurs faisant appel à la prière… Et on y a entendu que les néo-colons sont de très vilaines personnes, que les sondages sont erronés et que le mad-evil Raila Odinga est celui qui a tout organisé:

« Les colons nous créent des problèmes, et c’est désormais clair qu’il ne se sont pas laissés attendrir »

« Dire que 80% de la population souhaite nous voir être jugés à La Haye est totallement infondé »

« Je défis Raila Odinga, qui s’est opposé au report du jugement au TPI, de dire ce qu’il a fait pour les kényens en tant que Premier Ministre »

Martha KaruaMais comme nous le rappelle très bien Mme Martha Karua sur Facebook et Twitter, ceux sont les Ocampo 6 eux-mêmes (ainsi que les parlementaires) qui ont refusé l’option des tribunaux locaux sous le slogan « Go to The Hague, don’t be vague«  (en gros « allons à La Haye, que tout soit fixé – ou fixaye« ).

« Si le gouvernement a affirmé vouloir enquêter et poursuivre les responsables au mois de septembre de cette année, alors cela devrait être fait conjointement avec le jugement à La Haye. Ce dernier est nécessaire pour obtenir justice, surtout lorsque quatre ans après les troubles, aucun jugement et aucune enquête n’ont eu lieu. Montrer que quelque chose est mis en place est aussi important, si ce n’est plus important, que le jugement en soit. »

Et oui, le Kenya a eu quatre ans pour agir et rien n’a été fait….

Puisque la demande d’un report a été rejetée, le Gouvernement kényen est actuellement entrain de voir s’il ne pourrait pas quitter tout simplement le Statut de Rome. Ce même gouvernement qui a payé le voyage à La Haye – hôtel et frais connexes compris – d’une centaine de partisans et de 40 parlementaires, pour y soutenir les Ocampo 6… Du moins, aux frais du contribuable !

(suite…)